La politique, c’est aussi une course de chevaux. Qui l’emportera ? Avec quelle avance ? Élisabeth Borne, qui déjeunait ce lundi à l’étage de l’hippodrome Robert-Auvray, à Vire (Calvados), l’a bien compris. En bas, dans la grande salle où sont rassemblés une centaine de férus de courses hippiques, on parle autant des chevaux et de leurs jockeys que du premier tour des élections législatives. Dans la file d’attente qui s’étire devant le stand PMU, Robert, retraité, sonde son ami Baptiste : « Tu penses qu’elle a une chance de gagner, Borne ? » Baptiste hausse nonchalamment les épaules, laisse un silence de quelques secondes, puis répond : « De toute façon, ça ne changera rien. Centre gauche, centre droite… Ça fait quarante ans que rien ne bouge. » « Alors que le RN, on n’a jamais essayé », ajoute un homme d’une quarantaine d’années, qui se joint à la conversation. Quelques personnes âgées, qui avaient le nez rivé sur leur feuille de statistiques, acquiescent discrètement.
À quelques mètres de là, Jean, un père de famille venu de la Manche, regrette que « les extrêmes soient aussi haut » dans cette région traditionnellement modérée mais estime que Borne, qui a selon lui « utilisé à outrance le 49.3 », en est pour partie responsable. « Les gens en ont marre. Ils ne se sentent pas écoutés et, surtout, méprisés. C’est un vote de frustration », avance-t-il, juste avant que l’ancienne Première ministre ne descende les marches qui mènent à la grande salle. « Voilà Ma […] Lire la suite