Sans doute dernier jour de COP27 à Charm el-Cheikh (Égypte), ce samedi 19 novembre, mais toujours pas d’accord à l’horizon. Le dernier projet d’accord a été rendu public hier matin. Et depuis, les signaux ne sont pas au vert. Les négociations se poursuivent et elles sont difficiles.
Avec notre envoyée spéciale à la COP27, Charlotte Cosset
À la COP27 de Charm el-Cheikh, les pavillons se vident, les stands de cafés sont démontés. Et les délégations commencent à partir. Le Palais des congrès est bien calme ce matin après une semaine chargée où plusieurs de dizaine de milliers de personnes étaient inscrites. Depuis le vendredi 18 novembre, donc, pas de nouvelles propositions d’accord. Un nouveau texte était attendu dans l’après-midi, puis dans la nuit mais toujours rien. Ce matin, le programme des rendez-vous de la journée reste vide en attente de confirmation.
Comment trouver un consensus ?
Au point que l’on se questionne sur la possibilité de trouver un consensus dans les prochaines heures. Aurore Mathieu est la responsable politique internationale du Réseau action climat : « Oui, on peut repartir sans accord. Les pays sont assez polarisés dans leur position actuellement. Il y a vraiment un enjeu politique fort pour les pays du Sud à repartir avec ce mécanisme de financement qu’ils n’ont toujours pas eu l’année dernière et dont ils ont toujours un goût amer. Et en effet, l’Union européenne, elle, a l’impression d’avoir déjà fait le maximum. Donc, on est vraiment avec les États-Unis qui n’arrivent pour l’instant pas à se positionner. Donc, en effet, c’est très possible que chaque pays reparte chez soi sans avoir un accord chapeau à cette COP27 ».
Les États-Unis très en retrait
Hier, nous avons appris que l’émissaire américain John Kerry a été testé positif au Covid-19. Ce qui ne va pas faciliter la dernière ligne droite des négociations, alors que beaucoup est attendu du côté des États-Unis qui sont restés très en retrait ces derniers jours.
Les points qui bloquent encore donc : la question de ce nouveau mécanisme de financement pour les « pertes et dommages », l’objectif du maintien du réchauffement climatique à 1,5° acté par l’accord de Paris et l’insertion de la mention spéciale de la « sortie » des énergies fossiles. Le risque : un texte a minima, voire aux objectifs en deçà des précédents rendez-vous et cela certaines délégations ne veulent pas s’y résoudre. « À ce stade, la présidence égyptienne remet en cause les acquis de Paris et de Glasgow sur la baisse des émissions. C’est inacceptable pour la France et les pays de l’Union européenne », a-t-on dit dans l’entourage de la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
La jeunesse mobilisée jusqu’au bout
Alors que les ultimes délibérations tiennent la COP en haleine, la jeunesse tient à maintenir la pression sur différents points-clés qui suscitent l’inquiétude générale : sortie des énergies fossiles, réaffirmation de l’objectif de l’Accord de Paris à 1,5°C, inscription d’un fonds « pertes et dommages » dès cette COP. Un petit groupe s’est réuni dans le calme à l’extérieur de la grande salle plénière. « Certains dirigeants commencent à remettre en cause les objectifs d’1,5°C et n’ont pas très envie de porter le projet des pertes et dommages des pays du Sud dus à la crise climatique, explique Ali Niaz, 24 ans et co-président des Jeunes Verts de Belgique. On voit que ça commence à être tendu dans les négociations et qu’on va vers une COP totalement inutile. Ca nous semblait donc important de faire un dernier moment où on montre qu’on est toujours là. On est très peu, la plupart des activistes sont partis, mais les jeunes sont encore présents, on est une petite vingtaine, et on n’arrêtera pas tant qu’on n’aura pas ce qu’on veut. »