Camille Cottin, Greta Gerwig, Juliette Binoche, Meryl Streep et Zaho de Sagazan… Cinq femmes ont défilé sur la scène du Palais des Festivals ce mardi 14 mai soir pour ouvrir le Festival de Cannes au cours d’une cérémonie engagée.
Elle s’était dit fière que ce 77e Festival de Cannes mette à l’honneur des « femmes puissantes ». Ce mardi 14 mai soir, Camille Cottin, dans le rôle de la maîtresse de cérémonie, en accueille plusieurs sur la scène du Palais des Festivals pour une soirée d’ouverture résolument féministe.
Assez crispée mais avec un texte inspiré, la comédienne donne vite le ton. Alors qu’elle file la métaphore d’un « monde parallèle qu’on appelle le vortex cannois », elle lâche que, « depuis #MeToo », « les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtel des messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes cannois ».
Accompagnée d’un orchestre, elle poursuit : « Ici, les apparences sont trompeuses. Sous les smokings et les robes de princesses se cachent parfois des punks et des résistantes ». Pour présenter Greta Gerwig, la réalisatrice de « Barbie » et présidente du jury, la comédienne révélée par les séries « Connasse » et « Dix pour cent » use d’une autre formule bien sentie : « Elle a fait exposer le box-office mondial en s’attaquant au plus gros méchant de tous les temps : le patriarcat ». Dans un anglais parfait, elle explique à la cinéaste américaine qu’elle est « un cadeau » pour le Festival.
« Félicitations à la dancing queen ! », lance Juliette Binoche
Un peu plus tard, c’est Juliette Binoche qui rend hommage à Meryl Streep, en lui remettant une Palme d’or d’honneur. « Si les contributions des femmes dans l’histoire restent encore trop invisibles, les tiennes ne le sont pas », assure l’actrice française. Avant de poursuivre, en larmes : « Tu as changé notre façon de voir les femmes dans le monde et au cinéma. Tu nous as donné une nouvelle image de nous-mêmes ».
« Félicitations à la dancing queen ! », lance enfin Binoche après un long discours et sur la musique d’ABBA. Meryl Streep remercie alors la comédienne – « Tu es un si grand talent, une femme si généreuse » – et le Festival, de lui permettre de « revenir à Cannes après trente-cinq ans d’absence ».
Au milieu de cette cérémonie engagée mais un peu trop sage, Zaho de Sagazan vient mettre le feu. La chanteuse, sensation de la saison, traverse le Palais des festivals en jupe plissée et chaussettes blanches pour reprendre « Modern love » de David Bowie, clin d’œil au long plan-séquence de « Frances Ha », film qui a rendu célèbre Greta Gerwig en 2012.
Zaho de Sagazan a terminé le tube sur la scène en gratifiant la présidente du jury d’un baisemain complice… Comme pour montrer que les « femmes puissantes » sont bien présentes pour ce 77e Festival de Cannes.