Budget 2025 : à l’Assemblée, les hostilités commencent

0
9
Frédéric VALLETOUX, député HORIZONS 2e circonscription de Seine-et-Marne Charles de Courson, député de la Marne (5e circonscription) Eric COQUERELLE, député LFI La France Insoumise de Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances à l'Assemblée Nationale Assemblée Nationale, Paris VIIe, France, le 21 octobre 2024. Examen du projet de loi de finances 2025 photo : LP / Olivier Corsan

Ambiance de veillées d’armes ce lundi au Palais-Bourbon, où a débuté l’examen du budget 2025. La première vraie épreuve du feu pour Michel Barnier, qui s’est employé à rassurer les députés du « socle commun » lors d’un cocktail.

C’est le premier test de solidité du gouvernement Barnier. Au Palais-Bourbon, la bataille du budget a débuté ce lundi, à 21h30. Premier round d’un débat marathon qui s’annonce des plus tendus, même si le premier obstacle annoncé, la motion de rejet déposée par LFI, a finalement été retirée au dernier moment.

Une heure et demie avant le début des hostilités, le Premier ministre a convié les députés du « socle commun » à un cocktail au ministère des Relations avec le Parlement. « Une étape importante pour souder cette coalition naissante avec des gens qui sont souvent opposés », reconnaît un conseiller. « Premier acte de l’UMP 2027 », rigole un député. Pas de grand discours pour Michel Barnier, qui a préféré échanger directement avec les élus.

Autour du buffet, se pressaient notamment les présidents de groupe EPR et LR, Gabriel Attal et Laurent Wauquiez, ainsi que la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet. En guise de cadeau, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin annonçait au même moment sur France 2 que le minimum vieillesse ne serait pas impacté par le report de l’indexation sur l’inflation. Un geste d’apaisement en direction de LR, qui en faisait une ligne rouge.


À lire aussiBudget 2025 : les quatre mesures fiscales qui vont faire tanguer l’Assemblée


Mais qui ne suffira clairement pas à calmer une opposition remontée. Le RN laisse ainsi planer la possibilité d’une censure s’il n’obtient pas quelques victoires par amendement. « Si à la fin, on se rend compte que les classes moyennes sont matraquées et les entreprises asphyxiées, ce sera sans nous », menace le député Laurent Jacobelli.

Quant au Nouveau Front populaire, il a bien l’intention de passer le texte gouvernemental à la moulinette et de faire voter des taxes sur les plus riches, comme celles adoptées en commission la semaine dernière. « On a une majorité à l’Assemblée pour faire appliquer notre programme », prévient Éric Coquerel, président LFI de la commission des Finances.

Le 49.3 déjà dans toutes les têtes

Ce lundi, les débats n’avaient pas commencé que l’article 49.3 était déjà sur toutes les lèvres. « La question n’est pas si, mais quand il sera dégainé, souffle Laurent Baumel (PS). Le gouvernement va attendre un peu, pour prétexter qu’il ne brusque pas l’Assemblée et pour raconter une histoire : taper à fond contre la boucherie fiscale. Nous, on répliquera : justice fiscale. »

Lundi matin, consigne a été passée par Matignon de mobiliser tous les députés du « socle commun » jusqu’à la fin de la semaine. Un signe que le 49.3 ne devrait pas être utilisé dans les jours qui viennent. « Attal comme Wauquiez poussent pour que le 49.3 soit rapidement dégainé, confie un membre du gouvernement. Mais je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt de Barnier de le faire, alors qu’il a promis d’échanger avec l’Assemblée. Et c’est bien, parce que ce n’est pas dans l’intérêt de Barnier… qu’ils le poussent à l’activer ! » Ambiance.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici