Altercation entre toxicomanes à Melun : l’auteur des coups de couteau condamné et incarcéré

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Melun 7 septembre 2022 Le tribunal judiciaire de Melun.

Le soir du 15 août, une altercation a mal tourné entre trois toxicomanes du square de Lorient, à Melun. Un homme a été blessé à coups de couteau. Ce jeudi, l’auteur a été condamné à une peine de prison

Il a lacéré celui qui était son ami depuis plusieurs années, lui occasionnant une plaie de 8 cm entre le cou et la joue. Un homme de 46 ans a été condamné ce jeudi, à une peine de 24 mois d’emprisonnement, dont 12 mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans et plusieurs obligations, dont celle de se soigner, et d’interdictions, dont celle de paraître à Melun durant trois ans, à la suite d’une altercation entre toxicomanes. Elle est survenue le soir du 15 août, vers 23 heures, square de Lorient à Melun.

Trois amis, deux hommes et une femme, se partagent alors un morceau de crack dans le hall d’un immeuble près de leurs domiciles respectifs, quand une dispute éclate entre les deux hommes, Mohammed et Jacques (les prénoms ont été changés). Le motif : le partage de la drogue n’aurait pas été réalisé à parts égales.

Est-ce sous l’effet de la drogue que les choses s’enveniment ? Jacques, qui aurait pris la défense de la femme, petite amie de Mohammed, s’énerve. Mohammed aurait pris peur. « Quand il m’a tapé avec son chariot (sic), le coup est parti tout seul », explique ce dernier, ce jeudi, lors de son jugement en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Melun.

Alcool, drogue et prostitution

Le « chariot », on ne comprendra pas exactement ce que c’était. Quant au couteau utilisé par Mohammed, d’après lui dans « un geste d’autodéfense », d’abord décrit par la victime comme une serpette à la lame courbée, le prévenu indique que c’était finalement « un couteau de coupe-ongles »… L’arme n’a pas été retrouvée par les policiers.

On n’aura donc pas tout compris dans cette affaire. Et notamment pourquoi a été raconté le mensonge livré dans un premier temps par Jacques, aux enquêteurs qui entendent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où il a été évacué en urgence par les secours. Une histoire de refus de donner une cigarette à trois hommes, qui l’auraient mal pris et l’auraient « planté. »

Bref, Jacques a d’abord menti avant de dire la vérité à la police. En fait, il ne souhaitait pas déposer plainte. Mais il l’a finalement fait. Jacques aurait-il eu honte ? C’est ce qu’il ressort des débats, à propos d’un milieu dépeint par l’avocat de la défense, un milieu de toxicomanes touchant les minima sociaux mais parvenant tout de même à se fournir en drogue malgré son prix. Notamment grâce à une copine que les deux hommes font « travailler. » En clair : qui se prostitue pour payer le crack, mais aussi l’alcool, l’héroïne voire le cannabis que consomme Mohammed, qui prend aussi des substituts comme de la méthadone.

Marc Mulet, le procureur de la République, a requis 18 mois d’emprisonnement contre le prévenu, dont 9 mois avec sursis et diverses interdictions et obligations. Un sevrage de force pour le magistrat qui a relevé l’inefficacité d’une récente amende de 400 euros pour usage de stupéfiant, au milieu d’un casier judiciaire fourni, entre autres, de violences avec arme.

« L’interdiction requise de paraître à Melun l’enverra dans la rue, dans un cycle de pauvreté, a dénoncé l’avocat de la défense à propos de son client. Mais une obligation de soins, de formation, ça oui. » Malheureusement pour Mohammed, le tribunal a visiblement eu la main encore plus lourde. Sa peine, conclue d’un mandat de dépôt, a été prononcée avec une exécution immédiate. Mohammed est donc parti directement en prison.

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