Contant la fin de sa longue relation avec le comédien Joe Alwyn, l’album de la star mondiale de la pop, disponible depuis vendredi matin , révèle une majorité de refrains assez sombres, quelques tubes enlevés, et un duo extraordinaire avec Florence + The Machine.
Les fans français ont dû se lever tôt : très attendu par des millions de Swifties, le nom de ses admirateurs, le nouvel album de Taylor Swift, « The Tortured Poets Department », a été mis en ligne à 6 heures (heure française) sur les plates-formes de streaming musicales. Deux versions sont disponibles, la première de 16 titres, la seconde, « The Anthology », est un double album comprenant 15 chansons supplémentaires. Et il n’y a que Taylor Swift — qui aime raconter sa vie au long de ses chansons — pour faire ça : l’album presque en entier est consacré à sa relation avec le comédien Joe Alwyn, avec qui elle a été en couple de 2016 à 2023, même si les deux stars s’en cachaient.
Le titre de l’album fait référence à « The Tortured Man Club », nom d’un groupe de discussion partagé par Alwyn et deux autres comédiens, Paul Mescal et Andrew Scott. Pour la petite histoire, c’est après leur rupture, et alors que Taylor Swift entamait sa tournée géante de concerts « The Eras Tour », « le cœur brisé » comme elle l’affirme dans l’un des titres, qu’elle a écrit les 31 chansons.
Cela avant de connaître un bref épisode sentimental — par deux fois évoqué dans le disque — avec Matty Healy, chanteur du groupe The 1975, puis de retrouver récemment l’amour auprès du footballeur américain Travis Kelce. Un garçon apparemment beaucoup moins « torturé » et avec qui elle s’affiche cette fois ouvertement, et à qui une chanson est consacrée, « So High School ». Un titre concerne également Kanye West, avec qui elle a eu de méchantes joutes, et à Kim Kardashian, « thanK you aIMee », ce qui forme l’anagramme « KIM » en majuscules.
Alors, quelles premières impressions après l’écoute de ce nouvel album de la star qui en vend le plus au monde ? Forcément, s’agissant d’un disque contant une rupture et des regrets, ce ne sont pas la joie ou les fantaisies qui dominent. Plutôt sombre, cet opus contient un nombre très dominant de ballades, ce qui risque de décontenancer les fans, certains faisant déjà part de leur réaction mitigée sur les réseaux sociaux.
« Florida !!! » va faire parler
Beaucoup de pistes affichent des titres éloquents : « How Did It End ? » (« Comment ça s’est terminé ? »), « The Smallest Man Who Ever Lived » (« L’homme le plus petit qui ait jamais vécu »), « Down Bad » (« Au fond du trou »). Ou bien « I Can Do It With A Broken Heart » (« Je peux le faire même avec le cœur brisé »), et on en passe…
La chanteuse y évoque, de l’une à l’autre, sa dépression post-rupture (« The Black Dog »), le fait de ne plus s’être sentie chez elle dans la ville de son boy-friend britannique (« So Long, London », et « Florida !!! » ), de s’être sentie trompée (« Fortnight »). Dans la chanson qui donne son titre à l’album, « The Tortured Poets Department », elle balance, pleine de références et lucide, à Alwyn qui se prend pour un poète : « Tu n’es pas Dylan Thomas, je ne suis pas Patti Smith, ce n’est pas le Chelsea Hotel, on est juste des idiots modernes » !
Du côté des instrumentations, la forme colle au fond : beaucoup de piano-voix, ou de guitare-voix, quelques synthés lents ou touches électro langoureuses. D’où la déception à prévoir des fans pour ce disque d’un niveau en deçà des précédents « Evermore » et « Midnights » : productions épurées, paroles désespérées, ça n’est pas la Taylor Swift guillerette ou combative, sauf sur « So High School » dédiée à son nouvel amoureux, où l’on retrouve la star des jours heureux.
Mais on ne se refait pas : phénoménale faiseuse de tubes, la chanteuse n’a pu s’empêcher de parsemer cet album triste de hits potentiels, parmi lesquels « My Boy Only Breaks His Favorite Toys », l’hymne très enlevé « But Daddy I Love Him », et le premier single disponible, « Fortnight », en duo avec le rappeur Post Malone.
Et puis, il y a la pépite inattendue, la chanson qui, quoi qu’il advienne, va faire parler et restera comme l’inclassable sommet de ce disque : « Florida !!! », un duo sidérant avec Florence + The Machine. Monstre de composition tout en ruptures, le titre très rock, grosse caisse, cymbales et claviers en avant, distille un hommage à la première date du « Eras Tour » après sa rupture avec Alwyn.
On y sent autant l’influence de Florence Welch et Isabella Summers que la patte de Taylor Swift, et les trois artistes y cassent tous les codes, tous les rythmes, bousculant l’auditeur en le faisant passer par tous les états. Une très grande chanson, ce qui est déjà beaucoup…