Le BlueStar, un produit qui aide la police à analyser les traces de sang, a été utilisé pour analyser une jardinière, durant l’enquête sur la mort d’Émile..
Les grands-parents d’Emile, Philippe et Anne Vedovini, ont été remis en liberté après de longues auditions, mais le mystère reste entier autour de la mort du petit garçon de 2 ans et demi dans le Haut-Vernet en 2023.
Dans la matinée de ce jeudi 27 mars, Jean-Luc Blachon, le procureur de la République d’Aix-en-Provence a donné quelques éléments au sujet du petit Emile. « Les vêtements et les ossements ont été transportés peu de temps avant leur découverte », en mars 2024, par une randonneuse. « L’enfant ne s’est pas décomposé dans ses vêtements » et des « stigmates » sont présents sur le crâne de l’enfant, suggérant un choc facial « violent ».
Lors de leur enquête, les gendarmes ont notamment inspecté une jardinière, grâce au BlueStar. Quel est ce produit, fréquemment utilisé par la police scientifique pour étudier les traces de sang ?
Il révèle les traces de sang, même nettoyées par les auteurs du crime
Dans le cadre de l’enquête sur la disparition d’Emile Soleil, l’étude d’une imposante jardinière n’a finalement apporté aucune nouvelle preuve. Le but était de déterminer si le bac à fleurs contenait des traces de sang, et ce grâce au BlueStar.
Ce produit a été créé en 2003 par le Lyonnais Loïc Blum, professeur de biochimie et chercheur au CNRS. Il est composé de luminol, un composé organique qui réagit au contact du sang, et est utilisé depuis le début du XXème siècle, mais dont la durée d’action était très courte. Le BlueStar, lui, a une réaction « plus intense et plus longue », explique Jean-Marc Lefebvre-Despeaux, le directeur de la société productrice, basée à Monaco.
Il permet notamment de savoir si des traces de sang ont pu être nettoyées par les auteurs d’un crime, même des années après.
« Il est très difficile d’arriver à un nettoyage parfait, souligne Jean-Marc Lefebvre-Despeaux. On va presque toujours en trouver : entre une plinthe et le sol, dans les joints de carrelage… ».
Comment ça marche ?
Le BlueStar réagit donc aux traces ferreuses, c’est-à-dire le sang, mais aussi la terre très chargée en fer ou la peinture au plomb, ce qui peut donner des faux positifs.
Comment s’utilise-t-il ? Une fois découverte par la police, la pièce à conviction est amenée dans une salle obscurcie. Là, la police scientifique pulvérise dessus le Blue Star, créé en mélangeant des comprimés dans un atomiseur. Dès lors, s’il y a du sang ou une présence ferreuse, une lumière bleutée apparaît sur l’objet.
Un produit miracle dans des dizaines d’affaires policières
Depuis 20 ans, son efficacité a fait du BlueStar un incontournable pour la police technique et scientifique. Selon le site BlueStar Forensic, il s’est imposé sur le marché mondial au point d’être utilisé « dans plus de 95 pays ».
En 2018, alors que la police enquêtait sur la disparition de l’étudiante d’origine vietnamienne Sophie Le Tan, au nord de Strasbourg, une importante quantité de sang est retrouvée dans l’appartement d’un suspect, Jean-Marc Reiser, grâce au BlueStar, ainsi que sur une scie qu’il avait nettoyée. L’homme de 58 ans a depuis été condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat de la jeune fille.
Le BlueStar a été utilisé dans des dizaines d’autres affaires policières, comme celle de la famille Troadec en 2017, décimée par Hubert Caouissin, ou plus récemment l’affaire Jonathan Daval.
Ce produit, enfin, est utilisé dans l’archéologie pour détecter des traces de sang datant des plusieurs centaines d’années.
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