L’Ukraine et Russie étaient de nouveau face à face devant la Cour internationale de justice mardi 6 juin. L’Ukraine accuse la Russie de violer les conventions sur le financement du terrorisme et celle sur les discriminations raciales. Cette plainte avait été déposée en 2017.
C’est une « campagne d’intimidation et de terreur » qu’ont dénoncée les avocats de l’Ukraine face aux seize juges de la Cour internationale de justice. L’ambassadeur spécial sur la justice internationale, Anton Korynevitch, a rappelé que cette guerre, d’une « ampleur » inédite depuis la Seconde Guerre mondiale selon ses termes, avait débuté en 2014. Trois ans plus tard, l’Ukraine portait plainte contre la Russie et « sonnait l’alarme » a dit le diplomate.
Depuis, il y a eu le massacre de Boutcha, a-t-il rappelé, la chambre de torture à Kherson, les camps de filtration jusqu’au tir quelques heures avant sa plaidoirie, sur la centrale du barrage de Kakhovka qu’il a qualifiés d’ « acte terroriste ».
Sur le fond, la plainte de l’Ukraine porte surtout sur le soutien et le financement, depuis 2014, des séparatistes pro-Russes des territoires occupés du Donbass. Les avocats ont évoqué des armes livrées alors qu’elles ne permettent pas de faire la distinction entre civils et militaires. Comme le missile livré par l’armée russe, avec lequel les séparatistes ont abattu le vol commercial MH17, tuant ses 295 passagers en juillet 2014.
Les avocats ont aussi souligné qu’avant chaque réunion sur la mise en œuvre des accords de Minsk, de nouvelles attaques étaient perpétrées.
L’Ukraine accuse la Russie de violer la convention sur les discriminations raciales. Mardi, elle a accusé Moscou de vouloir « russifier » les civils des territoires occupés.
Les audiences se poursuivront jeudi. La parole sera à la Russie.