« Des coups de feu » ont été tirés dans une église du quartier de Gross Borstel à Hambourg, en Allemagne, et « plusieurs » personnes ont été tuées et d’autres grièvement blessées, a annoncé ce jeudi 9 mars au soir la police de la métropole portuaire du nord de l’Allemagne. Le tireur ferait partie des personnes tuées, selon les forces de l’ordre.
« Un grand nombre de forces de l’ordre sont sur place », ajoute sur Twitter la police de Hambourg. Les faits se sont déroulés « dans une église des Témoins de Jéhovah » du nord de la ville, vers 21h00, écrit le quotidien populaire Bild.
Plusieurs médias allemands faisaient état d’au moins six morts. Le quotidien Bild évoque un « bain de sang » et affirme que les faits se sont déroulés « dans une église des Témoins de Jéhovah ». « Vers 21 heures, un ou plusieurs inconnus ont tiré sur des personnes dans une église », a de son côté indiqué l’Office fédéral de protection civile.
Si dans un premier temps il a été annoncé que le ou les tireurs étaient en fuite, la police a par la suite annoncé qu’il est possible que le tireur fasse partie des personnes tuées. Selon plusieurs médias, la population de la cité portuaire a été avertie d’un « danger extrême » via l’application d’alerte catastrophe, la police appelant à éviter la zone concernée.
« Mettez-vous immédiatement à l’abri dans un bâtiment », ajoute le message demandant de « ne téléphoner qu’en cas d’extrême urgence, pour ne pas surcharger les lignes ».
L’Allemagne prise pour cible pour son engagement contre l’EI
Les autorités allemandes restent sur le qui-vive ces dernières années face à une double-menace terroriste, le jihadisme et l’extrémisme de droite.
L’Allemagne a été victime d’attaques jihadistes, en particulier un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe Etat islamique qui avait fait 12 morts en décembre 2016 à Berlin. Cette attaque jihadiste est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.
L’Allemagne reste une cible pour des groupes jihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant le groupe EI en Irak et en Syrie et dans celle qui avait été déployée en Afghanistan après 2001.
Depuis 2013 et jusqu’à fin 2021, le nombre d’islamistes considérés comme dangereux se trouvant en Allemagne a été multiplié par cinq pour s’établir actuellement à 615, selon le ministère de l’Intérieur. Celui des salafistes est lui évalué à environ 11.000, soit deux fois plus qu’en 2013.
Une menace terroriste à plusieurs origines
Après une mise en garde du FBI, les autorités allemandes avaient notamment annoncé le 8 janvier l’arrestation de deux Iraniens soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat « islamiste » chimique à la ricine et au cyanure.
Une autre menace pèse sur l’Allemagne, incarnée par l’extrême droite, après plusieurs attaques meurtrières ces dernières années visant des lieux communautaires ou religieux.
Dans l’attentat raciste de Hanau, près de Francfort (ouest), perpétré en février 2020, un Allemand impliqué dans la mouvance complotiste avait abattu neuf jeunes, tous d’origine étrangère.
Entre 2000 et 2007, un groupuscule néonazi baptisé NSU avait déjà assassiné neuf migrants et une policière. Deux de ses membres se sont suicidés avant leur arrestation et le troisième, une femme, a été condamnée à une peine de prison à perpétuité.