Rixe à coups de marteau au lycée de Montgeron : l’enquête bute sur la loi du silence

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Une semaine environ après la violente bagarre dans la cour du lycée Rosa-Parks, les policiers cherchent toujours à appréhender les auteurs des violences. Une enquête rendue difficile par le mutisme des victimes et témoins.

Des victimes qui refusent de porter plainte, des témoins directs qui n’ont « rien vu » ou si peu, des images confuses… Une semaine après la rixe à coups de marteau et de béquille dans la cour du lycée Rosa-Parks de Montgeron (Essonne), vendredi 27 septembre, l’enquête n’a toujours pas permis d’identifier formellement les auteurs. Pour rappel, deux adolescents ont été blessés, et la bagarre d’une trentaine de secondes a été filmée par plusieurs élèves.


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« Il y a plusieurs facteurs qui rendent les investigations longues et compliquées », reconnaît une source policière. Première difficulté ? Les deux adolescents victimes des violences n’ont pas souhaité porter plainte, malgré l’insistance des forces de l’ordre. « Du grand classique dans les affaires de rixes », assure un gradé de la police en Essonne. Rares sont les cas où une victime accepte de coopérer. Notre source complète : « Soit par peur de représailles, soit parce qu’elle a une réticence tenace vis-à-vis des autorités. »

Aucun suspect interpellé

Cette loi du silence peut aussi s’appliquer aux personnes périphériques. C’est le cas à Montgeron : de nombreux témoins auditionnés par la police sont restés très flous quant aux auteurs des coups, ainsi que leurs motivations. Des « on-dit » qui ne permettent pas d’établir de preuves, nécessaires pour boucler une enquête judiciaire.

Enfin, on pourrait penser que les vidéos diffusées largement sur les réseaux sociaux juste après la rixe auraient pu mettre les enquêteurs sur la bonne piste. Mais, là encore, entre images pixélisées et individus encapuchonnés, rien n’est simple.

Les policiers, qui peuvent aussi compter sur le personnel encadrant du lycée, doivent accumuler des éléments de preuves solides afin de confondre les protagonistes et les présenter à la justice. Ce qui n’est pas (encore) le cas ici. Ce jeudi, aucun suspect n’avait encore été placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire.

Valérie Pécresse en visite

Le lycée Rosa-Parks avait déjà connu par le passé des faits de violences. L’établissement accueille des élèves issus de différents quartiers du nord-Essonne, dont beaucoup sont réputés rivaux. Celle de vendredi dernier a entraîné une vague de réactions sans précédent sur le plan politique. Jusqu’à la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet : « Personne ne doit s’en prendre à l’École, à ses professeurs, à ses personnels ou à ses élèves. Je ne laisserai rien passer », a prévenu la ministre au lendemain des faits.

Signe supplémentaire que la bagarre a focalisé l’attention des pouvoirs publics, la présidente (Libres !) de la région Ile-de-France Valérie Pécresse se rendra vendredi après-midi à Rosa-Parks. Elle y évoquera les « enjeux de sécurité » avec le corps enseignant et la direction de l’établissement.

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