Essonne : il piégeait ses victimes sur Internet avec des faux comptes de mineures pour les faire chanter

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ILLUSTRATION DU SITE INTERNET ET DE L'APPLICATION RENCONTRE ADOS / PHOTO LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS

Âgé de 20 ans, le prévenu donnait rendez-vous à des hommes qui pensaient rencontrer une jeune femme avec qui ils avaient échangé des photos intimes. Un piège, le maître chanteur leur extorquant de l’argent. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis.

Il a tenté de se faire passer pour un « justicier », alors qu’il tendait un piège à ses victimes pour leur réclamer de l’argent. Un jeune homme de 20 ans a été condamné ce mardi soir par le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes (Essonne) à deux ans de prison avec sursis pour des faits d’extorsion et tentative d’extorsion.

Le scénario était bien rodé. Le prévenu créait sur Internet de faux comptes d’adolescentes, tel que celui de Lola, 14 ans, pour entrer en contact avec des hommes. Au fil des échanges, le prévenu parvenait à soutirer des photos intimes de ses proies, avant de leur fixer un rendez-vous.


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Le 30 août dernier, un homme se rend ainsi près du centre nautique de Sainte-Geneviève-des-Bois, mais il ne trouve personne, et se dirige vers sa voiture. Arrivé à son véhicule, il est interpellé par le prévenu qui va parvenir à lui extorquer plus de 4 000 euros en l’obligeant à effectuer des retraits à plusieurs distributeurs. La victime assure qu’elle a été menacée et n’a pas osé s’enfuir de peur d’être frappée.

« C’est lui qui m’a proposé de l’argent pour que je n’en parle pas »

« Comment vous est venue cette idée de créer ces comptes », interroge la présidente du tribunal. « J’ai regardé une vidéo sur YouTube. Par curiosité, j’ai voulu voir. » Et d’ajouter qu’en créant des comptes avec des adolescentes, il voulait piéger ces hommes et appeler la police. Sauf que ce 30 août, il n’appelle pas les forces de l’ordre. « C’est lui qui m’a proposé de l’argent pour que je n’en parle pas », affirme-t-il.

Mais il ne s’arrête pas là. Le 29 septembre, il récidive. Quand sa proie se présente au rendez-vous pour rencontrer « Leila », il tombe sur le prévenu et un autre homme. Photos compromettantes à l’appui, il réclame 1 000 euros. Mais cette fois, la victime prend la fuite et se réfugie dans un magasin. Trois quarts d’heures plus tard, le prévenu prévient la police qui pense alors intervenir pour interpeller un présumé pédophile. La victime est interpellée et raconte tout.

« La deuxième fois, c’était quoi, la ligue des justiciers ? Vous étiez deux, c’était pour impressionner. Et il allait repasser à l’acte », ajoute le procureur, d’autres victimes potentielles ayant été retrouvées sur le portable du prévenu. Ce dernier avait requis une peine de trois ans de prison dont la moitié ferme avec mandat de dépôt. Outre la peine de deux ans de prison avec sursis finalement prononcée par le tribunal, le prévenu a interdiction de contact avec ses deux victimes. Il devra par ailleurs rembourser la somme extorquée à sa première victime ainsi que 800 euros au titre du préjudice moral.

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