« Un slogan à dégueuler » : entre Paris et Pantin, le « mur de la honte » recouvert d’un tag injurieux

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Le 3 janvier 2023. Le mur érigé entre Pantin et Paris n'a pas encore été démoli. Selon la préfecture de police de Paris, cette question "n'est pas d'actualité".

Trois mois après la réalisation d’une fresque pour réclamer le démantèlement des murs obstruant le passage entre le XIXe arrondissement de Paris et la ville de Seine-Saint-Denis, le « message d’espoir » a été recouvert d’un slogan « haineux ».

Le message entendait redonner un peu d’espoir face au « mur de la honte ». « Repousser les murs pour faire pousser l’art », avait inscrit la street artiste MS Beja sur les agglos qui empêchent de franchir le périphérique, entre le XIXe arrondissement de Paris et Pantin (Seine-Saint-Denis).

C’était au mois de juin dernier. Pour redire leur opposition à cette cloison, dressée en septembre 2021 pour tenter d’enrayer la consommation du crack au sein du camp de consommateurs installé au sein du square Forceval, les riverains s’étaient rassemblés pour faire tomber symboliquement ce mur.

Pantin (Seine-Saint-Denis), ce lundi. Le message injurieux a été découvert vendredi.
Pantin (Seine-Saint-Denis), ce lundi. Le message injurieux a été découvert vendredi.

Las. Trois mois plus tard, la honte s’affiche de nouveau en gros caractère. « Met tes fleurs dans ton c.. de s….. de bobo de m….. » (sic), ont écrit le ou les auteurs, qui ont signé leur message par le pseudonyme « Merso ». Le tag injurieux a été découvert vendredi, côté Pantin. « Un slogan à dégueuler, vulgaire, et surtout anti-femmes, s’étrangle Dominique Gamard, présidente de l’association SOS 4 Chemins, qui œuvre pour la réouverture du tunnel. De mur de la honte, il est devenu mur porteur d’un espoir. Mais des imbéciles ont préféré qu’il reste un mur de la honte. Faire ça en catimini, de nuit… Ce sont des artistes aux tout petits bras. »

« Nous ne laisserons pas faire »

Trois jours après la découverte des faits, ce lundi, aucun dépôt de plainte n’est envisagé, ni du côté de l’artiste ni du côté de l’association qui avait mis sur pied cette action au mois de juin. « L’artiste a été prévenue et en est bien évidemment désolée. S’ils savent pertinemment que leurs fresques vont être un jour recouvertes, ça n’est pas une raison pour insulter, reprend la responsable associative. Il y a quand même eu une quarantaine d’enfants qui ont pris part à l’élaboration de cette fresque. »

En attendant que la peinture murale retrouve son caractère originel, un rassemblement devrait être organisé dans les prochains jours pour dénoncer le message insultant. « Nous ne laisserons pas faire », prévient Dominique Gamard.

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