« Ce n’est pas le match qu’on attendait » : moins de peps et d’efficacité, pourquoi Paris a patiné face à Gérone

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Pour son entrée en lice en Ligue des champions, ce mercredi au Parc des Princes, le PSG n’a pas eu le côté chirurgical qui le rend d’ordinaire spectaculaire. Mais il a eu le mérite de ne jamais lâcher le morceau et a fini par décrocher les trois points sur une erreur du gardien espagnol.

C’est de lui qu’est venue la lumière, la délivrance, à la dernière minute du temps réglementaire d’un match devenu bien trop tout : étouffant, rageant et frustrant à la fois. D’un coup de patte tout aussi audacieux que chanceux, Nuno Mendes a sauvé la mise et la face d’un Paris méconnaissable, accrocheur certes, mais surtout accroché 90 minutes durant par une formation de Gérone ne jouant, sur le papier, pas du tout dans la même cour.

Sans la moindre star, sans la moindre expérience non plus des sommets européens puisqu’elle disputait là son tout premier match de Ligue des champions, la formation espagnole a pourtant fait douter de bout en bout un champion de France qui aura eu besoin d’une erreur de Gazzaniga, le gardien catalan, pour empocher la victoire à la 90e minute de jeu.


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Nuno Mendes n’aura même pas eu droit d’être crédité de la réalisation salvatrice celle-ci étant considérée par l’UEFA comme un but contre son camp du portier catalan. Qu’importent les stats en réalité puisque, comme l’explique le latéral Portugais, c’est « un match compliqué », assurément bien plus que prévu, au terme duquel Paris a fini par s’imposer. « C’est une équipe qui joue bien, reconnaîtra d’ailleurs Mendes après la rencontre en évoquant l’adversaire. On a essayé de leur mettre la pression, mais on n’a pas réussi. On a tout donné… Et le but est arrivé à la dernière minute et c’est ça le plus important.

« Surpris », comme tout le monde d’avoir fait mouche, Mendes sait qu’en ce mercredi européen, Paris n’a, en termes de jeu, pas répondu aux attentes ni aux exigences requises pour la Ligue des champions. Mais à défaut d’être aussi appliqué, spectaculaire et efficace qu’il ne l’est en championnat, il peut toutefois se satisfaire d’avoir conservé une des vertus essentielles de sa réussite de début de saison : sa ténacité.

« À un moment, j’avoue que c’était un peu frustrant de voir qu’on dominait, qu’on essayait et que le ballon ne voulait pas rentrer, avoue d’ailleurs Achraf Hakimi dans un sourire. Mais je pense qu’on a pris les bonnes décisions en continuant de la sorte et le but a fini par arriver, même si on a eu un peu de chance. On s’est créé beaucoup d’occasions mais on a su rester patients, garder le ballon, jouer sur les côtés pour trouver des espaces. Et comme Gérone a aussi un peu baissé de rythme, mis moins d’intensité en seconde période, ça a fini par passer. »

Willian Pacho assure d’ailleurs que, comme ses partenaires, il n’a eu aucun doute, aucune crainte de voir Paris ne pas trouver le chemin. « La vérité c’est que le coach nous avait prévenus que Gérone maniait bien le ballon, que ça allait être difficile. Il nous fallait être patient et à un moment ça allait marcher. On a contrôlé petit à petit et on s’est mis à avoir confiance. »

« J’ai souffert plus qu’à un accouchement »

Malgré 64 % de possession du ballon, les Parisiens ont mis du temps à trouver le juste tempo pour créer le déséquilibre. Avant une deuxième période plus consistante, Paris a donné l’impression de ronronner notamment au milieu de terrain où Vitinha, discret dans l’aspect créatif, et Fabian Ruiz, qui nous avait habitué à de meilleures prestations ces derniers mois, ont été l’illustration du manque de prise de risque de la part du PSG.

« Ce n’était pas le match qu’on avait espéré. On n’a pas senti le PSG de d’habitude, a reconnu Vitinha à l’issue du match. On avait des difficultés de construction en première période. C’est aussi le mérite de Gérone même si dans un match comme ça, il faut d’abord gagner. On va voir ce qu’on aurait pu faire différemment tactiquement. C’est le premier match de Ligue des champions et on avait hâte. Des fois ça n’aide pas. On doit prendre un peu plus de risque. Il faut corriger ce qu’on a mal fait. »

Il y a aussi eu ce manque d’efficacité sur lequel Luis Enrique n’a pas souhaité appuyer en conférence de presse. Si son équipe a tiré 26 fois au but, elle n’a cadré qu’à 5 reprises et a dû s’en remettre à la bourde du gardien adverse pour glaner la victoire. « J’ai dit à Michel que j’ai souffert plus qu’à un accouchement et pourtant j’ai assisté à des accouchements, a ironisé l’entraîneur parisien dans l’auditorium des journalistes. On a raté beaucoup d’occasions, j’ai souffert mais je l’ai félicité pour son match, pour ce que représente Gérone dans le football et pour le jeu déployé par son équipe. »

Il est vrai que l’équipe espagnole n’a pas facilité la tâche de ce PSG qui a eu le mérite de pousser jusqu’au bout pour s’imposer. Fair-play, Michel relevait le contre-pressing mis en place par son adversaire et qui a fini par désorganiser le bloc espagnol. « Le PSG a été meilleur, surtout en deuxième période, disait-il. Et quand le PSG t’étouffe avec le contre-pressing, c’est difficile de relancer le ballon. On n’a pas su conserver notre calme. »

Il se dit que gagner sans être bon est l’apanage des grands, mais Paris ne pourra sûrement pas se satisfaire de ce genre de prestation pour le reste de la compétition alors que l’attend Arsenal dans quinze jours pour un second match périlleux à Londres. La marche sera un peu plus haute. A Paris d’élever le curseur avec confiance et sérénité.

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