Ils revendaient des voitures volées en Essonne sur Telegram : 6 suspects interpellés et des armes saisies

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Mareuil-lès-Meaux, février 2021. Les Toyota volées en Ile-de-France étaient placées dans des conteneurs pour être expédiées par bateau en Afrique.

La police soupçonne les membres de ce trafic organisé d’avoir dérobé plusieurs dizaines de véhicules depuis début juillet, en Essonne et ailleurs en Île-de-France. Elles étaient ensuite revendues au marché noir.

Nouvelle illustration de l’utilisation criminelle de Telegram, dont on parle beaucoup en ce moment. Une équipe de malfaiteurs originaires de l’Essonne est soupçonnée d’avoir utilisé la messagerie cryptée pour vendre des voitures volées. Six personnes sont présentées à la justice ce vendredi 13 septembre.

L’affaire débute par un filon. Celui reçu par les policiers de la BAC (brigade anticriminalité) de Sainte-Geneviève-des-Bois, lesquelles apprennent que des voitures dérobées sont ensuite vendues sur le marché noir via Telegram. Au vu de son ampleur, le dossier est vite transmis à la DCT 91, la division de la criminalité territoriale, rodée aux enquêtes complexes.

Une quarantaine de vols en 2 mois

Les policiers vont ainsi suivre à la trace l’équipe de malfaiteurs présumés, à coups de surveillance et autres investigations techniques. Ce travail permet de mettre en évidence un minutieux trafic, dans lequel chacun a son rôle. Un homme, présenté comme chef de réseau, et ses « adjoints ». L’équipe réalise elle-même les vols de véhicules, en Essonne et ailleurs dans la région parisienne, ramène les voitures dans des planques, et les met en vente sur l’application.

Les policiers découvrent que certains véhicules volés sont vendus à d’autres réseaux de malfaiteurs, à l’origine de vols aggravés notamment. D’autres sont directement envoyés en Afrique par conteneur. Au total, plus de 40 vols sont attribués à la bande entre juillet et début septembre.


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Après de longues semaines d’enquête, la DCT 91 procède ce 11 septembre à un coup de filet : 7 suspects, 5 hommes et deux femmes, sont interpellés. Ils ont entre 20 et 23 ans, habitent Arpajon, Grigny, Morsang-sur-Orge…

L’affaire renvoyée

Les perquisitions de leurs différents domiciles conduisent à la découverte de nombreuses plaques d’immatriculation, de clés de démarrage et de cartes grises. Mais pas que : les policiers saisissent aussi plusieurs milliers d’euros en liquide, du cannabis en grande quantité et 4 armes à feu, dont un pistolet-mitrailleur Skorpion chargé, prêt à l’emploi.

Six d’entre eux ont finalement été présentés à la justice ce vendredi, dans le cadre d’une comparution immédiate au tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes. En raison de la complexité du dossier et la pluralité de victimes (37 constituées parties civiles), l’audience devait être renvoyée à une date ultérieure. Les juges devaient en outre se prononcer sur l’éventuel placement en détention des suspects.

Les affaires de ce type ne sont pas rares en Essonne. Ces derniers mois, plusieurs équipes de malfaiteurs spécialisés dans le vol de véhicules destinés au marché noir ont pu être mises hors d’état de nuire. Certains auteurs visaient des SUV Toyota, réputés faciles à revendre. Dans l’affaire résolue cette semaine, ce sont tout type de véhicules, y compris de marque française, qui sont concernés.

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