Trop puissants, trop forts, les États-Unis de LeBron James remportent leur cinquième médaille d’or de suite aux Jeux olympiques. Les Français y auront cru jusqu’au bout face à cette équipe de super-héros construite pour ne jamais perdre.
La raison nous amènera vite à retrouver le sourire. L’équipe de France de basket remporte ce samedi soir la quatrième médaille d’argent de son histoire aux Jeux olympiques, la deuxième de suite. Deux pays ont connu pareil palmarès et n’existent plus aujourd’hui : l’URSS et la Yougoslavie, dans un temps lointain. Mais comme le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point, les larmes de déception coulent malgré tout sur les visages.
Ces Bleus sont en argent, tombés au combat face aux « Avengers », le surnom apposé à cette équipe de super-héros, montée comme dans les films grâce à la volonté d’un chef, LeBron James. S’incliner 87-98 face aux Américains n’aura jamais rien de déshonorant. Surtout face à cette version, sans doute la deuxième meilleure de l’histoire après la « Dream Team » de 1992, emmenée par Michael Jordan, Larry Bird ou Magic Johnson. Mais les Bleus avaient faim et ils sont déçus.
Comment ne pas partager leur peine après avoir partagé leur joie tout au long de la semaine, dans cette arène de Bercy qu’ils aiment tant ? Les athlètes répètent souvent qu’ils ne perdent jamais. Soit on gagne, soit on apprend. Victor Wembanyama et les siens ont appris et donnent rendez-vous à Los Angeles, pour la revanche, en 2028. Le pivot de 20 ans touche déjà des hauteurs stratosphériques après une seule saison en NBA. Dans quatre ans, il aura atteint la Lune.
Samedi soir, Wemby a encore montré tout son talent, face à une partie de ses idoles de jeunesse, dont Kevin Durant. Dans un démarrage de match façon All-Star Game, il a répondu à trois points au premier dunk de LeBron James. Tout au long de cette finale, Wembanyama et Guerschon Yabusele ont été les détonateurs de l’équipe de France. Et si Vince Carter avait « humilié » Fred Weis aux JO 2000 à Sydney, Yabusele s’est offert son plus beau poster en dunkant sur la tête de LeBron James. Un cliché pour l’éternité.
Malgré l’énergie, le public, la défense, l’amour du maillot bleu, il reste très difficile de gagner un match de basket avec une adresse si faible. Les Bleus ont conclu la première mi-temps avec un horrible 3/16 aux tirs extérieurs. Deux problèmes à cela : les paniers ne rentrent pas et ils offrent des situations de contre-attaque idéales pour des Américains ultra-athlétiques. À ce petit jeu, les Français n’avaient aucune chance.
On le savait avant le coup d’envoi. Pour l’emporter ou rivaliser jusqu’au bout, la prestation devait être parfaite, à l’image des Serbes jeudi soir en demi-finale. Car ces « Avengers » ne pardonnent rien. Devin Booker, Anthony Edwards, Kevin Durant… La rotation ne pouvait être plus impressionnante. Ajoutez à cela l’agressivité suffisante en défense, un Stephen Curry injouable, en demie comme en finale, et vous comprendrez pourquoi la mission était impossible.
Les joueurs de Vincent Collet, qui vivait son dernier match après quinze ans de mandat, n’ont pas manqué leur finale. Il a simplement manqué un peu de tout pour atteindre les cieux. À l’image de cette fin de quatrième quart-temps. L’écart était monté à 14 points en faveur des Américains avant que les Bleues ne le ramènent à 3 unités à trois minutes du terme. Mais là encore, Stephen Curry, auteur de 12 points en deux minutes a été l’ultime fossoyeur.
Si proche, si loin, la France vit sa deuxième défaite d’affilée en finale et laisse aux USA une cinquième médaille d’or depuis 2008. Nando De Colo (209 sélections) et le capitaine Nicolas Batum (177 sélections) ont vécu leur dernière danse en bleu. Avec un cœur énorme. Quelque peu brisé ce samedi soir.