JO de Paris 2024 : vers un 100 m couru en moins de 9 secondes ?

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Avec son chrono historique de 9 secondes et 58 centièmes établi à Berlin lors de la finale des championnats du monde d’athlétisme en 2009, Usain Bolt a donné l’impression que tout était possible. La star jamaïcaine du sprint aux huit médailles d’or aux Jeux olympiques a perpétué une longue tradition.
Le record du 100 m s’est amélioré au fil des ans, des 10 secondes et 60 centièmes de Don Lippincott en 1912 à la marque renversante d’Usain Bolt, en passant par Jesse Owens, Carl Lewis et Maurice Greene.

Bolt garde une longueur d’avance

Doté d’une foulée exceptionnelle, l’octuple médaillé d’or aux Jeux olympiques estimait que le record du monde était plus qu’accessible il y a 15 ans. « Pour vous dire les choses honnêtement, c’est la première fois que j’ai su à l’avance que j’allais battre le record du monde, a expliqué Bolt au magazine Numéro. J’étais tellement en forme. Je ne m’étais pas blessé cette saison-là. Avant le 100 m, mon coach et moi, on a même parié sur le temps que je réussirais. C’est dire mon niveau de confiance à l’époque. Je savais que je passerais sous les 9 secondes 60. Mon pari, je crois que c’était 9 sec 53. Je n’en étais pas loin. »

Fera-t-on mieux un jour que le chrono de Berlin sans passer par la case dopage ? Un sprinteur peut-il physiquement aller en dessous des neuf secondes ? Quand Usain Bolt s’était emparé du record en 9 secondes et 58 centièmes, un mathématicien de l’université de Cambridge, John Barrow, avait mis en avant trois facteurs déterminants pour améliorer encore son temps.

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« Être plus rapide dès le départ, courir avec un vent arrière plus fort, et courir à des altitudes plus élevées, où un air plus raréfié exercerait moins de traînée sur lui. » La musculature de plus en plus imposante a aussi son rôle : d’après une étude de chercheurs australiens, ce sont les mollets qui donnent le plus de force aux sprinteurs.

Une limite à 9 secondes 40 centièmes ?

La technologie peut aussi être un recours précieux, avec l’évolution notamment des chaussures de sprint à pointes. Si elles sont déjà de plus en plus légères et étoffées, afin d’offrir une foulée ample et un rebond efficace sur la piste pour donner le maximum de force en course, on peut estimer que le matériel se peaufinera encore dans les années à venir.

À lire aussi JO de Paris 2024 : les athlètes français qualifiés pour la compétitionMais ces gains marginaux ne paraissent pas suffisants pour aider l’homme à se surpasser encore et toujours. Selon Reza Noubary, chercheur à l’université Bloomsburg de Pennsylvania, il paraît à ce jour impossible de voir un athlète descendre en dessous des 9 secondes et 40 centièmes. « On est en train d’atteindre un plateau physiologique. La progression enregistrée dans la vitesse humaine est en train de ralentir et elle finira par stopper complètement », avait ainsi expliqué le scientifique en 2014.

Il faudrait selon lui compter sur un Usain Bolt 2.0, avec une morphologie « hors normes » pour chasser de nouveau les records. En attendant, le 100 m reste l’une des épreuves les plus attendues, avec son dénouement le 4 août prochain pour la finale des JO de ParisBolt n’est plus là, les autres peuvent en profiter.

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