Législatives : Macron estime que les programmes des « deux extrêmes » mènent à la « guerre civile »

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PARIS , PALAIS DE L'ELYSEE 24/06/2024 / Le Président de la République Emmanuel MACRON reçoit M. Jens STOLTENBERG, secrétaire général de l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), ce lundi 24 juin 2024, au Palais de l’Elysée / PHOTO LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS

« Un président de la République ne devrait pas dire cela », a répliqué Jordan Bardella, tandis que Jean-Luc Mélenchon accuse le chef de l’État d’être « toujours là pour mettre le feu ».Par Le Parisien avec AFP 

Les programmes des « deux extrêmes » mènent « à la guerre civile » : Emmanuel Macron a frontalement attaqué ses rivaux lundi à six jours des législatives, une réponse au favori des sondages, le RN de Jordan Bardella qui a juré du sérieux de son projet et s’est dit « prêt » à gouverner.

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Dans une nouvelle prise de parole fleuve, auprès du podcast « Génération Do It Yourself », le président de la République ne mâche pas ses mots en direction du Rassemblement national et de La France insoumise.


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« La réponse de l’extrême droite » en matière d’insécurité, « parce qu’elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, (…) elle divise et elle pousse à la guerre civile », a dit le chef de l’État.

En face, La France insoumise propose « une forme de communautarisme… un peu électoral », « mais ça, c’est aussi la guerre civile derrière, parce que c’est d’abord renvoyer des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire », a-t-il ajouté.

« Je pense que c’est un danger et c’est pour ça que je pense que le Rassemblement national et La France insoumise répondent à des vrais problèmes », « des vraies colères, des vraies angoisses, celles de la personne qui se dit on ne répond pas à mon problème de sécurité, celle qui dit je ne suis pas reconnue et protégée parce que je suis musulman », a estimé le président de la République. Mais ils « répondent mal à mes yeux », « en accroissant la conflictualité et la guerre civile ».

La « haine comme carburant »

Guerre civile ? « Un président de la République ne devrait pas dire cela. Moi je souhaite rétablir la sécurité pour tous les Français », a réagi Jordan Bardella sur M 6. Le président du Rassemblement national a renvoyé les macronistes aux « émeutes » qui « ont frappé très durement l’ensemble des villes » lors de l’été 2023, après la mort de Nahel, un jeune de 17 ans tué par un tir policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

« Les Français ont constaté qu’il était le chaos, qu’il incarnait le chaos », a réagi de son côté Marine Le Pen sur RTL ce mardi matin. « C’est un argument extrêmement faible, qui démontre d’ores et déjà qu’il pense avoir perdu cette élection », croit même savoir l’ancienne présidente du Rassemblement national.

Emmanuel Macron est « toujours là » pour « mettre le feu », a aussi répliqué Jean-Luc Mélenchon sur France 2. « La guerre civile pour l’instant c’est lui qui l’a déclenchée en Nouvelle-Calédonie », a ajouté l’Insoumis, en conseillant au président de « tourner sa langue sept fois dans sa bouche » avant de s’exprimer.

Interrogé sur France 5, le Premier ministre Gabriel Attal n’a pas repris les termes de guerre civile employés par Emmanuel Macron mais a reproché au RN et à LFI d’avoir la « haine comme carburant » et de contribuer « à dresser les uns contre les autres » avec une « forme de confessionnalisation de la politique ».

« Probablement que la victoire des extrêmes, de l’extrême droite, libérerait » des « pulsions et pourrait conduire effectivement à des violences », a ajouté M. Attal.

Face aux « extrêmes », Emmanuel Macron a insisté dans le podcast sur « une réponse par plus d’efficacité mais dans la République ».


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« Quand on en a ras le bol de tout, que la vie est dure au quotidien, on peut être tenté par des extrêmes qui ont des solutions plus rapides. Mais la solution, elle ne sera jamais dans le rejet de l’autre », a martelé le chef de l’État.

Selon lui, « par rapport à ceux qui sont tentés par les deux extrêmes, ce qu’on doit faire dans les deux ou trois ans qui viennent, c’est dire on doit être beaucoup plus ferme, beaucoup plus fort partout où la République n’est pas au rendez-vous de la sécurité et de l’impunité ».

De même, il dit vouloir être « beaucoup plus ferme, beaucoup plus efficace partout où la République n’est pas au rendez-vous de l’égalité des chances ».

« Les gens ne sont pas des idiots. Tout le système pense que les gens sont idiots ». « Vous pensez que les gens sont fous et veulent le blocage ou les extrêmes, si on explique calmement quels sont les projets ? Moi je ne crois pas, j’ai toujours fait ce pari », a déclaré le chef de l’État.

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