Après les commémorations du Débarquement, le chef de l’État s’est exprimé depuis Caen, sur TF1 et France 2, sur différentes questions d’actualité. Emmanuel Macron a notamment annoncé la livraison future d’avions de chasse à Kiev.
Il devait s’exprimer sur « l’actualité internationale », il en a profité pour faire quelques annonces. Depuis Caen (Calvados), où il vient de commémorer les 80 ans du Débarquement lors d’une cérémonie en présence de nombreux chefs d’États et de vétérans, Emmanuel Macron s’est exprimé aux journaux de 20 Heures de TF1 et France 2. Après être brièvement revenu sur cette cérémonie du D-Day, le président de la République a répondu à des questions d’actualité plus brûlantes : les élections européennes, qui se dérouleront ce dimanche en métropole, mais aussi les conflits en cours en Ukraine et dans la bande de Gaza. Voici ce qu’il faut retenir de ses déclarations.
Aides à l’Ukraine
« Nous aidons les Ukrainiens à résister », a rappelé Emmanuel Macron, alors que l’armée ukrainienne est en difficulté sur le font. Ainsi, des avions de chasse français, des Mirage 2000, vont être livrés à l’Ukraine, a annoncé jeudi soir Emmanuel Macron. « Ils permettront à l’Ukraine de protéger son sol et son espace aérien. Nous allons permettre des formations pour des pilotes dès cet été. La formation dure environ six mois », a détaillé le chef de l’État.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé qu’il allait proposer à son homologue Volodymyr Zelensky – qu’il doit rencontrer vendredi à l’Élysée – de former 4 500 soldats ukrainiens. « Le défi, c’est de les former, de les équiper, de les entraîner », a-t-il poursuivi, avec pour objectif de former une « brigade ». L’envoi de troupes françaises sur le front n’est pas à l’ordre du jour, assure par ailleurs le président de la République.
Ces aides pourraient-elles mener à une augmentation des menaces russes sur notre territoire ? « On n’est pas en guerre avec la Russie », a martelé le président, rappelant que la France souhaite la paix entre les deux pays sans une capitulation de l’Ukraine. « Depuis les premiers jours, les Russes menacent. Nous ne sommes pas en faute, a assuré le président français. Il faut prendre cela comme des menaces et un signe de fébrilité de la Russie. Nous sommes organisés et préparés face aux attaques cyber, attaques informationnelles… Nous sommes prêts. »
Situation à Gaza
« Il faut » que le Hamas accepte la dernière demande de cessez-le-feu, a dit Emmanuel Macron, alors qu’un accord peine à être entre Israël et le mouvement islamique après huit mois de guerre dans la bande de Gaza. « La position de la France est claire : c’est la paix, et l’unité à la maison. C’est la condamnation implacable des attaques du Hamas le 7 octobre, la libération immédiate de tous les otages, le cessez-le-feu et la solution à deux États. »
« Benyamin Netanyahou est un interlocuteur légitime », a rappelé le chef de l’État, alors que le Premier ministre israélien est de plus en plus isolé. « Je ne pense pas que la reconnaissance de l’État palestinien mette la pression sur Netanyahou. Les demandes d’un cessez-le-feu immédiat, oui. »
Interrogé sur une éventuelle reconnaissance d’un État palestinien, Emmanuel Macron a de nouveau remis à plus tard une telle décision. « La France a toujours défendu deux États. À une époque qui n’est pas si vieille, j’avais réitéré cet attachement », a assuré le chef de l’État. « Je ne pense pas que c’est la bonne réponse aujourd’hui. L’autorité palestinienne doit passer par des réformes. Quelle Palestine ? Une Palestine avec le Hamas encore présent dans les tunnels ? Ce n’est pas raisonnable de le faire maintenant. Il n’y a pas de tabou, l’heure viendra et la France le fera. »
Emmanuel Macron a aussi répondu à une question sur l’importation du conflit au sein du pays. « Les actes antisémites ont augmenté de manière inexplicable », a-t-il condamné. « Quand je vois la jeunesse touchée par Gaza je la comprends. Quand cela devient la légitimation des actes antisémites, ça n’est plus la même chose. »
Emmanuel Macron a également eu un mot pour Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, les deux derniers otages français dans la bande de Gaza. « Je pense aux familles. Nous n’avons pas de leurs nouvelles et nous sommes inquiets », a-t-il confié.
Élections européennes et sa charge contre le RN
Alors que le Rassemblement national est loin devant en tête des sondages à quelques jours des élections européennes, Emmanuel Macron a tenu à mettre en garde les Français en cas d’un succès d’envergure de la liste de Jordan Bardella. « Si demain la France envoie une grande délégation d’extrême droite, l’Europe peut se retrouver bloquée », a-t-il affirmé.
S’il y a de nouveau une pandémie, l’Europe ne pourra pas nous protéger », prend comme exemple le président de la République. « Vous n’aurez pas une Europe des vaccins, vous aurez la chloroquine (médicament prôné par certains contre le Covid-19, mais depuis contesté). Vous n’aurez pas les textes qui nous protègent de l’immigration illégale (…) Le 9 juin nous devrons nous battre pour l’Europe, parce que l’Europe nous protège. »