Seine-Saint-Denis : une fillette de 8 ans décède, son père placé en garde à vue après des explications incohérentes

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Bondy, mardi 21 mai 2024. La fillette de huit ans a été retrouvée inconsciente au domicile de son père. Celui-ci a été placé en garde à vue et ne enquête pour meurtre a été ouverte.

L’enfant est décédée ce mardi à l’hôpital Robert-Debré à Paris. Elle avait été admise dimanche dans un état désespéré après avoir été retrouvée inconsciente à Bondy (Seine-Saint-Denis) au domicile de son père. Celui-ci a été placé en garde à vue.

Une fillette de 8 ans, qui avait été retrouvée en arrêt cardiorespiratoire dimanche à Bondy (Seine-Saint-Denis), est décédée ce mardi matin et son père a été placé en garde à vue après les faits. Ce mardi soir, le parquet de Bobigny indique qu’il allait être présenté à un magistrat dans la soirée, sa garde à vue arrivant à terme. « Une information va être ouverte demain pour meurtre sur mineur de quinze ans », précise le parquet.

Une autopsie a pu être pratiquée ce jour, confirmant que « l’enfant était décédée des suites d’un étouffement ». « Des éléments très suspects ont été décelés par les médecins », poursuit une source proche de l’enquête. Des analyses complémentaires vont être réalisées afin de mieux cerner les circonstances du décès.

La mort de cette petite fille est apparue hautement suspecte dès le départ. Dimanche vers 18 heures, les médecins du Samu et les pompiers appelés par le père, se sont rendus au domicile de ce dernier, situé rue Guillaume-Apollinaire. Ils ont pris en charge la petite qui ne respirait plus. L’enfant a ensuite été évacuée à l’hôpital Robert-Debré (XIXe arrondissement) avec un pronostic vital très engagé, escortée par des motards de la police pour gagner du temps, selon une source proche de l’affaire.

Selon le père, la fillette « se serait cognée accidentellement »

Le père, âgé de 49 ans, venait de récupérer sa fille chez la mère. Il a indiqué qu’ils étaient en train de « faire une bataille de coussins sur un lit, comme ils en avaient l’habitude », rapporte une source policière. Lors de ses premières déclarations, le père a expliqué que la tête de sa fille « aurait accidentellement cogné le mur, avant de se coincer entre le bord du lit et le mur (…). La fillette lui aurait signifié qu’elle n’arrivait plus à respirer ».

« Aucune trace de coups ou de violences apparentes n’avait été détectée par le médecin qui l’avait examinée sur place », poursuite la même source. En revanche, le père présentait « des traces de griffures saignantes à la pommette gauche ». Il était aussi en état d’ébriété. Lors de son audition, ses explications auraient été jugées « peu cohérentes ».

L’enquête, initialement ouverte du chef de violences sur mineur de 15 ans par ascendant, a basculé en enquête du chef de meurtre sur mineur de 15 ans. Elle est confiée à la Sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis.

Lorsque les secours sont intervenus, la petite fille était déjà inconsciente, dans un état désespéré.
Lorsque les secours sont intervenus, la petite fille était déjà inconsciente, dans un état désespéré. DR

Les habitants croisés sur place ce mardi soir, sont sous le choc, même s’ils ne connaissaient pas personnellement ni le père ni la fillette. « On nous a dit que c’est un enfant qui a eu un malaise et c’est tout, on n’a pas su ce qui s’est passé », confie Mohammed, qui ne savait pas que la victime était décédée. « C’est fou que cela arrive à un enfant, surtout si c’est de la violence gratuite. »

« C’est un quartier tranquille et ça m’a beaucoup choqué, explique Isabelle, 70 ans, une autre habitante de la cité. Quand j’ai vu tous ces policiers dimanche, je n’ai pas osé regarder par la fenêtre. Il y a des années, une dame âgée s’était jetée par la fenêtre et c’est moi qui l’avais trouvée. Depuis je ne regarde plus par la fenêtre quand il y a la police »

Les drames touchant des enfants s’enchaînent en Seine-Saint-Denis. Mardi dernier, c’est à Stains que Noah, 4 ans, a trouvé la mort. Les pompiers avaient découvert son corps sans vie, allongé sur le sol du salon du domicile familial. Selon les premières constatations, la jeune victime présentait de nombreuses traces de coups sur le corps et des brûlures au dos. Ses deux parents avaient été placés en garde à vue puis mis en examen, et incarcérés dans la foulée.

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