Paris : l’hypothèse de l’ingérence russe après les tags de mains rouges sur le Mur des Justes

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Paris Centre, 14 mai 2024. Dans la nuit de lundi à mardi, le Mur des Justes dans le quartier du Marais a été tagué de mains rouges. L'édifice a été érigé en l'honneur de près de 4 000 personnes ayant sauvé des personnes de confession juive pendant la Seconde guerre mondiale. ©Mairie de Paris Centre

Les caméras de surveillance présentes dans le secteur du Mémorial de la Shoah, où ont été taguées des mains rouges mi-mai, auraient permis aux forces de l’ordre d’identifier les individus en cause. Il s’agirait ainsi de commanditaires bulgares missionnés par la Russie pour une nouvelle manœuvre de déstabilisation.

Il y a une semaine jour pour jour, une vingtaine de mains rouges étaient taguées sur le Mur des Justes, à Paris (IVe). Celui-ci rend hommage à près de 4 000 personnes ayant sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Une dizaine d’autres murs du quartier juif du Marais (Paris Centre) étaient aussi touchés. Découvertes dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 mai par les agents de sécurité du lieu, leurs auteurs n’avaient pas pu être interpellés par les forces de l’ordre au moment des faits.

À ce moment déjà, le maire de Paris Centre assurait cependant que de nombreuses caméras avaient permis à la préfecture de police, chargée des investigations, d’obtenir de premières pistes. Selon l’édile, les enquêteurs auraient depuis réussi à identifier les deux individus à l’origine de ces tags antisémites et leur complice. L’hypothèse la plus probable à l’heure actuelle serait celle d’une nouvelle ingérence russe.

VIDÉO. Paris : le Mur des Justes du mémorial de la Shoah tagué de mains rouges

Toujours selon les informations transmises au maire, le bornage des téléphones portables et les vidéos ont permis de remonter à la planque des individus en cause, à savoir un hôtel de l’est parisien. Selon les informations du Canard Enchaîné, c’est dans cette cachette que les forces de l’ordre auraient découvert la copie du passeport de l’un des trois individus. Toujours d’après l’hebdomadaire, il s’agirait de trois ressortissants bulgares.

Un retournement de situation pas si surprenant que ça. Le mode opératoire faisait en effet étrangement écho à plusieurs opérations de ce type menées dans la capitale ces derniers mois. « C’est la même manière de procéder que lorsque des tags Attention, chute possible du balconsont apparus dans le même quartier environ au mois de mars », détaille le maire.

Les faits rappellent également l’apparition d’étoiles bleues de David sur les façades d’immeubles de trois arrondissements de Paris, au mois de novembre, quelques semaines après le massacre du 7 octobre. Quelques jours plus tard, une enquête menée par le service Viginum, organisme de lutte contre les opérations d’influence étrangères, avait démontré que ces tags étaient bel et bien une manœuvre de déstabilisation russe.

« Il faut que l’on soit exemplaire dans nos disputes »

Dans le cas de ces mains rouges, celles-ci faisaient cette fois référence aux étudiants de Sciences-po qui s‘étaient peints les mains quelques semaines plus tôt pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza lors d’un rassemblement. Un geste également associé aux meurtres de deux Israéliens en 2000.

Pour le maire de Paris Centre, si l’hypothèse de l’ingérence russe était confirmée, deux conclusions seront à tirer de cette découverte. Ce serait, premièrement, une preuve de plus selon lui du « pouvoir déstabilisateur de la Russie et de son activité qui se poursuit en Europe ». Mais ce serait aussi le triste constat que « les Russes trouvent chez nous un terrain propice à leurs ingérences. Parce que des personnes utilisent bêtement ce symbole antisémite pour leur revendication. Il faut que l’on soit exemplaire dans nos disputes et combats à propos du Moyen-Orient et que l’on ne sombre jamais dans l’utilisation inacceptable de signes comme ceux-là ».

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