« Check-up fertilité », PMA, ménopause…. Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

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Paris 2024 : Emmanuel Macron visite le chantier du Grand Palais, qui accueillera les Jeux olympiques Grand Palais, 3 Av. du Général Eisenhower, 75008 Paris Le 15/04/2024 Photo : Delphine Goldsztejn

Le chef de l’État s’est exprimé dans le journal Elle ce mercredi sur différents sujets touchant à la vie des femmes. Il a notamment annoncé vouloir améliorer l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA).

« Check-up fertilité », PMA, ménopause… Le président Emmanuel Macron est revenu sur différentes thématiques liées à la fertilité et à la vie de femmes, dans un entretien mercredi au magazine Elle. Il a notamment annoncé vouloir améliorer l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA), également précisé son vaste plan contre l’infertilité qui commencera par un bilan complet pour chacun autour de 20 ans.

Le chef de l’État avait annoncé ce plan pour relancer la natalité lors d’une conférence de presse le 16 janvier dernier. « Toute femme doit disposer librement de son corps. Mais un chiffre m’interpelle : le taux de fécondité est de 1,8 et le taux de désir d’enfant s’établit à 2,3 », a-t-il déclaré au magazine féminin dans cet entretien balayant plusieurs sujets considérés comme importants pour l’électorat féminin.

« Check-up fertilité » dès 20 ans

Il a précisé que son plan de lutte contre l’infertilité allait s’articuler autour de la « prévention », du « parcours » et de la « recherche ». Il affirme ainsi qu’un « check-up fertilité », autour de l’âge de 20 ans, serait proposé à tous et remboursé par l’assurance maladie afin d’ « établir un bilan complet, spectrogramme, (ou) réserve ovarienne ». « Nous allons organiser des campagnes en faveur de l’autoconservation d’ovocytes pour les femmes qui veulent avoir des enfants plus tard », a-t-il aussi indiqué.

Opposition à la GPA

Pour réduire les délais d’attente pour accéder à une PMA – actuellement 16 à 24 mois -, Emmanuel Macron a l’intention d’ « ouvrir aux centres privés l’autoconservation ovocytaire » qui était « jusqu’ici réservée aux établissements hospitaliers ».

En revanche, le chef de l’État renouvelle dans cet entretien à Elle son opposition à la gestation pour autrui (GPA). « Je le redis, je n’y suis pas favorable. Elle n’est pas compatible avec la dignité des femmes, c’est une forme de marchandisation de leur corps », martèle-t-il.

« Ceci dit, je pense évidemment que les parents d’enfants nés par GPA à l’étranger doivent être respectés et accompagnés. Ce sont des familles aimantes », ajoute-t-il.

Sujet récurrent de discorde politique, la GPA a ressurgi dans l’actualité fin avril avec un tweet de Marion Maréchal. La tête de liste Reconquête aux élections européennes a en effet réagi à l’annonce de la paternité du créateur de mode Simon Porte Jacquemus et de son mari par un message demandant « où est la maman ? ». « J’ai été choqué par la manière dont cette polémique est née, et par ce qu’elle dit de l’homophobie de certains partis politiques français », a confié Emmanuel Macron.

« Devoir de visite »

Emmanuel Macron a également suggéré dans une vidéo diffusée par le magazine Elle mardi soir d’ouvrir un « débat » sur l’instauration d’un éventuel « devoir de visite » des pères dans les familles monoparentales essentiellement à la charge des femmes. « Je veux qu’on puisse ouvrir ce débat, qui est au fond à la fois un débat sur la parentalité et un débat sur l’égalité entre les femmes et les hommes, qui est celui d’instaurer un devoir de visite, un devoir d’accompagnement jusqu’à l’âge adulte, des enfants », a déclaré le président.

Un message martelé dans l’interview écrite publiée ce mercredi : « Il doit y avoir non plus seulement un droit mais un devoir de visite, un devoir de suivi, d’éducation, de poursuite du projet parental au-delà du couple. C’est ça, la clé : un projet parental. Il ne doit pas s’arrêter à la séparation d’un couple quand elle a lieu. L’égalité femmes-hommes, c’est aussi cela », a-t-il affirmé.

Une mission parlementaire sur la ménopause

Le chef de l’État a également évoqué le sujet de la ménopause, que l’on définit comme l’arrêt des règles (ou « aménorrhée ») depuis plus d’un an, sans cause identifiée, et survenant entre 45 et 55 ans (à 51 ans en moyenne en France). « On s’est aperçu que l’on connaissait très très mal ce sujet. C’est un vrai tabou de la société, avec tout ce qu’elle entraîne de conséquences, de déséquilibres hormonaux et de pathologies, déplore le président. J’ai tendance à penser que si les hommes y étaient confrontés, ce sujet aurait été traité bien plus rapidement ! », a-t-il ajouté.

Pour « rattraper ce retard », Emmanuel Macron a indiqué souhaiter « qu’une mission parlementaire se saisisse de la question et dresse l’état des lieux de la prise en charge actuelle de la ménopause (traitements, accompagnement, ostéoporose, suivis cardio et psychologique) et des difficultés rencontrées par les femmes en termes d’information et de suivi. »

Cette mission sera confiée à la députée Stéphanie Rist et à la Professeure Florence Trémollières, responsable du centre de ménopause au CHU de Toulouse, a-t-il encore précisé. La Haute Autorité de santé a également été saisie pour définir « une pratique et des référentiels sur les traitements hormonaux à la ménopause. »

Le consentement dans la loi

Interrogé sur une éventuelle redéfinition de la notion de consentement, Emmanuel Macron a indiqué souhaité que la loi « soit claire, pleinement objectivable et respectueuse de nos principes. »


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« C’est le travail que j’ai demandé aux parlementaires. Ils sont en train de plancher sur ce sujet avec le garde des Sceaux », a-t-il déclaré, précisant qu’une proposition de texte pourrait voir le jour « d’ici à la fin de l’année ».

Le « réarmement démographique » en question

Inquiet du taux de fécondité des femmes en baisse dans le pays, le président avait déclaré souhaiter « réarmement démographique » du pays. Une formulation décriée par de nombreuses militantes féministes.

« J’ai utilisé (cette expression) en filant la métaphore dans d’autres secteurs. C’est pour dire que la force d’une nation réside aussi dans sa capacité à générer une natalité dynamique. Mais la clé, c’est que l’on doit articuler l’objectif d’une nation avec les libertés individuelles et les choix de chacun. Toute femme doit disposer librement de son corps », a-t-il assuré.

Pour le journal Elle, Emmanuel Macron a encore déclaré : « Il ne faut pas culpabiliser celles qui ne veulent pas avoir d’enfants, mais il ne faut pas que la mauvaise organisation de notre société empêche des femmes, des familles d’en avoir si elles le souhaitent ».

« Aucune complaisance » vis-à-vis de Depardieu

Emmanuel Macron a également assuré qu’il n’y avait chez lui « aucune complaisance » vis-à-vis de l’acteur Gérard Depardieu, affirmant n’avoir « jamais défendu un agresseur face à des victimes ».

« Juste une volonté de respecter nos principes, tels que la présomption d’innocence. Ces mêmes principes qui vont permettre à la justice de statuer en octobre prochain et c’est une bonne chose », a-t-il ajouté.

Le chef de l’État a assuré avoir « un profond respect, une bienveillance et une grande confiance pour et dans la parole des femmes » et s’est dit « intraitable sur la question des viols, de la domination, de cette culture de la brutalité ». « Ma priorité a toujours été la protection des victimes, et c’est aussi le cas pour l’affaire Depardieu », a-t-il poursuivi.

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