La présidente du groupe Renaissance au Parlement européen participera au bureau exécutif de Renaissance qui se réunit à 18h30 au siège du parti.
C’était une étape longuement attendue dans le camp d’Emmanuel Macron, qui doit lancer sa campagne pour tenter de refaire son retard sur le Rassemblement national. L’eurodéputée Renaissance Valérie Hayer a été officialisée ce jeudi comme tête de liste de la majorité pour les élections européennes, dans un entretien au Figaro.
La présidente du groupe Renaissance au Parlement européen participera au bureau exécutif de Renaissance qui se réunit à 18h30 au siège du parti.
Après nombre de refus dans le camp présidentiel, de Bruno Le Maire à Julien Denormandie, et nombre d’hypothèses ayant circulé dans la presse, de Jean-Yves Le Drian à Olivier Véran, le choix d’Emmanuel Macron s’est porté sur cette femme de 37 ans, originaire de la Mayenne, encore largement inconnue du grand public.
Issue de l’UDI
« Fille, petite-fille et sœur d’agriculteurs », diplômée en droit public, ancienne vice-présidente du conseil départemental de la Mayenne, Valérie Hayer est issue du parti centriste UDI. Ancienne collaboratrice parlementaire de l’ex-ministre Jean Arthuis au Parlement européen, elle a rejoint Emmanuel Macron en 2017 et a été élue députée européenne en 2019.
Elle a succédé en janvier à la tête du groupe Renaissance à Stéphane Séjourné, longtemps pressenti pour la tête de liste mais finalement nommé ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Gabriel Attal.
Valérie Hayer, « fille d’agriculteur, qui vient de l’ouest où il y a un certain nombre d’électeurs pro-européens, qui vient de l’UDI au moment où l’UDI veut rejoindre la majorité, ce n’est pas l’idée la plus sotte », jugeait récemment un cadre du camp présidentiel.
Au Parlement européen, elle a notamment pris une part active aux négociations du budget pluriannuel et au plan de relance post-Covid. Et a ferraillé avec application contre « l’extrême droite pourvoyeuse de fake news » et « l’imposture crasse » de son concurrent RN Jordan Bardella, à l’unisson du camp présidentiel.
« L’impression d’un choix par défaut »
Le RN devance pour l’heure largement la majorité dans les sondages en vue du scrutin du 9 juin. Une étude Odoxa publiée mardi crédite la liste Bardella de 30 % d’intention de vote, contre 19 % pour la liste macroniste.
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La majorité – Renaissance, MoDem, Horizons, Parti radical -, probablement rejointe dans cette campagne par les centristes de l’UDI, lancera sa campagne le 9 mars lors d’un meeting à Lille.
La lenteur de la désignation de la tête de liste suscitait l’impatience croissante d’une partie de la majorité, alors que la concurrence, de M. Bardella à Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique) en passant par François-Xavier Bellamy (LR), Manon Aubry (LFI), Marie Toussaint (Écologistes) ou encore Léon Deffontaines (PCF), est déjà sur les rangs.
« On rentre mal dans la campagne parce qu’on a mis du temps à nommer la tête de liste, ce qui donne l’impression d’un choix par défaut, même si Valérie Hayer est une bonne candidate, respectée au Parlement européen, avec beaucoup d’énergie », jugeait cette semaine une source Renaissance à l’Assemblée.
Percer le mur de la notoriété
Un conseiller de l’exécutif la juge « hyper solide », « très bonne sur le fond des dossiers » et dotée d’atouts pour « continuer d’aller chercher l’électorat LR », tout en s’inquiétant d’un profil jugé élitiste qui « incarne vraiment ce qu’on reproche » au camp présidentiel.
Valérie Hayer tête de liste, « ce n’est pas bon pour nous », abonde une source au sein de la délégation LR à Bruxelles. Son premier défi sera de percer le mur de la notoriété face à des candidats déjà éprouvés, dont plusieurs étaient déjà tête de liste il y a cinq ans, à commencer par Jordan Bardella.
Ce qui ne semble guère inquiéter chez Renaissance, qui compte sur la participation active d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal dans la campagne.