Un tireur a ouvert le feu mercredi soir dans une salle de bowling et un bar-restaurant d’une ville du nord-est des États-Unis, faisant au moins 22 morts et plus d’une cinquantaine de blessés, selon les autorités qui ont diffusé la photo d’un homme toujours en fuite.
Un véritable « carnage » selon les médias américains. Un homme a ouvert le feu, mercredi soir, dans une salle de bowling et un bar-restaurant à Lewiston, la deuxième plus grande ville de l’État du Maine au nord-est des États-Unis. Selon un bilan provisoire, cette fusillade a fait 22 morts et une cinquantaine de blessés, selon Robert McCarthy, un élu de Lewiston qui compte plus de 36 000 habitants. Selon les autorités qui ont diffusé la photo d’un homme toujours en fuite, la population a reçu pour instruction de rester confinée face au danger posé par l’homme « armé et dangereux ».
La police de Lewiston a indiqué chercher à localiser le tireur présumé, identifié comme Robert Card, 40 ans, et dont on ignorait les mobiles. Des photos montrant un homme, vêtu d’un haut marron et d’un pantalon bleu foncé, armé d’un fusil de type semi-automatique qu’il avait épaulé avaient été diffusées plus tôt par la police du comté d’Androscoggin. Sa voiture blanche a été retrouvée dans une autre ville.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les tirs ont éclaté dans au moins deux lieux différents, une salle de bowling et un bar-restaurant, selon la police locale. Le FBI de Boston, la police fédérale, a aussi précisé participer à l’enquête. Une autre tuerie aurait eu lieu dans un centre logistique d’un supermarché Walmart, selon plusieurs médias américains.
« Nous n’avons jamais vécu quelque chose de semblable »
Le président américain Joe Biden a été informé des événements et s’est entretenu avec plusieurs élus du Maine, notamment la gouverneure Janet Mills, offrant tout le soutien fédéral nécessaire, selon la Maison Blanche. « C’est une situation accablante. Nous n’avons jamais vécu quelque chose de semblable », a témoigné Cynthia Hunter, qui vit depuis 2012 à Lewiston, sur une télévision locale. Les écoles publiques seront fermées jeudi, a indiqué un responsable du district scolaire sur X (anciennement Twitter).
« Je suis horrifié par ce qu’il s’est passé à Lewiston ce soir », a déclaré de son côté l’élu du Maine Jared Golden dans un communiqué. Les États-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.
La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux Etats-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.
Hors suicides, plus de 15 000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, selon l’association Gun Violence Archive (GVA). L’histoire américaine récente est en effet jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun. Mais, malgré la mobilisation de plus d’un million de manifestants, le Congrès des États-Unis n’a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d’élus étant sous l’influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes.
De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d’armes.