L’armée de terre face aux difficultés de recrutement, il manquera de 2000 à 2500 recrues cette année

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Camp de Coëtquidan, Guer, France Jeudi 14 avril 2023 le centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM 9 - 1er RAMa) au Camp de Coëtquidan forme les jeunes engagés pendant une durée de 12 semaines pour instruire une formation initiale du soldat Reportge pendant le Rallye de fin de formation. Pendant 36 heures les stagiaires sont mis en situation réelle, de nuit comme de jour avec campement, opération de renseignements, combat...

Il manque actuellement entre 2000 et 2500 militaires à l’armée pour qu’elle atteigne ses objectifs de recrutement. L’institution entend apporter des changements, notamment sur les conditions de travail.

C’est une tendance qui inquiète les états-majors. Pour la première fois depuis dix ans, l’armée de terre française n’atteindra pas ses objectifs de recrutement à la fin de l’année : il manquera entre 2000 et 2500 militaires, révèlent nos confrères du Figaro. Chaque année, l’institution doit recruter 16 000 nouveaux soldats par an pour assurer le renouvellement générationnel.

Le service des ressources humaines de l’armée a reconnu des « difficultés inédites », lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense, mettant toutefois en garde contre des conclusions trop hâtives. « Nos institutions sont solides », a déclaré le général Marc Conruyt, directeur des ressources humaines de l’armée de terre, auprès du quotidien généraliste.

Difficultés en Allemagne et aux États-Unis

La tendance est assez générale puisque la Bundeswehr ou encore l’US Army rencontrent elles aussi des difficultés pour recruter. Les enrôlements allemands sont en recul de 7 %, d’après une information du Spiegel, alors que les États-Unis n’ont pas atteint leurs objectifs de recrutements puisque 15 000 postes restaient vacants en 2022.

En France, l’armée de terre bénéficiait d’un élan depuis 2015 et les attentats qui avaient généré un attrait pour les métiers militaires. Mais la dynamique semble quelque peu se tarir, et l’armée peine à recruter des spécialistes dans plusieurs domaines concurrentiels, comme le numérique, la maintenance ou les langues, pour remplir des missions de renseignement.


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« Il y a un éloignement croissant entre le style de vie moyen et celui que nous proposons », explique le général Schill, chef d’état-major de l’armée de terre, au Figaro. D’après lui, les contraintes de disponibilité, de mobilité territoriale ou encore de vie familiale sont des potentiels freins à l’embauche. Le dernier rapport du Haut comité d’évaluation de la condition militaire relevait l’apparition d’un sentiment de « mal-être » chez les officiers, toutes armées confondues. La fin de l’opération Barkhane et de l’attrait qu’elle suscitait, notamment via les primes touchées, peut également être un facteur d’explication.

Pour faire face aux difficultés, l’armée de terre prévoit d’optimiser la fidélisation des personnels au-delà de cinq ans, la gestion individualisée des parcours, l’amélioration des conditions de vie et de travail, ainsi que la mise en place d’efforts financiers sur les métiers en tension. Selon Europe 1, l’institution compte également investir les zones urbaines, en premier lieu l’Île-de-France, qui ne contribue pour l’instant qu’à hauteur de 15 % du contingent, soit l’équivalent des Outre-Mer.

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