L’Azerbaïdjan a « rétabli sa souveraineté » sur le Karabakh après sa victoire éclair

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l’Azerbaïdjan », a déclaré mercredi un porte-parole de la Maison Blanche.

« Nous voulons que la suspension des opérations militaires s’impose et dure à cause du chaos que cela cause pour les populations civiles », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, après la signature du cessez-le-feu.

– Pachinian sous pression, Aliev renforcé –

Or, l’Arménie a accusé mercredi l’armée azerbaïdjanaise d’avoir ouvert le feu à l’arme légère sur ses positions à la frontière entre les deux pays, après l’instauration du cessez-le-feu.

« Des unités des forces armées azerbaïdjanaises ont tiré à l’arme légère sur les avant-postes de combat arméniens près de Sotk », dans une région frontalière, a indiqué le ministère arménien de la Défense dans un communiqué.

La capitulation des séparatistes a fait monter la pression sur le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, critiqué pour ne pas avoir envoyé d’aide au Nagorny-Karabakh.

Au lendemain de heurts devant le siège du gouvernement, des milliers de manifestants étaient de nouveau rassemblés mercredi soir et des heurts ont éclaté avec la police. Pachinian « doit partir, il ne peut pas diriger le pays », a déclaré l’un d’eux, Sarguis Hayats, un musicien de vingt ans.

Usant la manne pétrolière pour renforcer son armée, Ilham Aliev est quant à lui en passe de réussir son pari de reprendre le contrôle de cette région majoritairement peuplée d’Arméniens, qui a été le théâtre de deux guerres entre les anciennes républiques soviétiques du Caucase que sont l’Azerbaïdjan et l’Arménie : l’une de 1988 à 1994 (30.000 morts) et l’autre à l’automne 2020 (6.500 morts).

Cette victoire « va assurément augmenter la popularité d’Ilham Aliev », au pouvoir depuis vingt ans, mais celui-ci va désormais devoir « tenir sa promesse d’assurer les droits des Arméniens du Karabakh », a souligné Chahin Hajiev, un expert azerbaïdjanais indépendant.

A Bakou, la population saluait dans la rue ce succès. « C’est une bonne chose pour l’Azerbaïdjan », a déclaré à l’AFP Elbrus Sahverdiev, un chef d’entreprise de 37 ans. « Cela marque la fin de l’Arménie », a-t-il lancé, signe de la haine tenace vis-à-vis de cet Etat voisin.

Acculés par la puissance de feu des unités azerbaïdjanaises, les séparatistes ont plié en 24 heures.

– Poutine espère un « règlement pacifique » –

Totalement absorbée par la guerre en Ukraine depuis plus d’un an et demi, la Russie a joué un rôle de médiateur dans la signature de ce cessez-le-feu, ont affirmé les séparatistes et Bakou. Mais Moscou, qui juge que la crise au Karabakh est une « affaire intérieure » de l’Azerbaïdjan, n’a jusqu’ici rien dit de l’accord.

Craignant que la reprise des hostilités ne déstabilise tout le Caucase, les Occidentaux et la Russie avaient appelé à un arrêt immédiat des combats, dès mardi.

Des appels ignorés par le président azerbaïdjanais – soutenu par son allié historique turc.

Les autorités azerbaïdjanaises ont déclenché mardi une opération « antiterroriste » au Karabakh, à la suite de la mort de six personnes dans l’explosion de mines posées, affirmaient-elles, par des « saboteurs » arméniens.

Considéré comme une région centrale à son histoire par l’Arménie, le Nagorny-Karabakh avait proclamé son indépendance de l’Azerbaïdjan avec le soutien d’Erevan au moment de la dislocation de l’URSS, en 1991.

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