« Je te promets l’enfer absolu » : privé de sa voiture, il harcèle pendant des mois son ex-femme

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©PHOTOPQR/VOIX DU NORD - 11/04/2018. Illustration. Le harcèlement numérique (cyberharcèlement , cyberintimidation ou cyberbullying en anglais), harcèlement en ligne, sur Internet, sur les réseaux sociaux, chez les adolescents. PHOTO PIERRE ROUANET LA VOIX DU NORD (MaxPPP TagID: maxnewsspecial200674.jpg) [Photo via MaxPPP]

Denis R., 56 ans, a été condamné ce lundi à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Senlis (Oise) pour avoir envoyé de nombreux et longs messages à son ex-compagne. Un harcèlement qui fait suite à une séparation difficile… et à une histoire de voiture au nom de l’ex-conjoint.

« Je suis quelqu’un de bienveillant », déclare spontanément Denis R. lors de son placement en garde à vue en janvier 2023. Ce n’est sans doute pas le trait de caractère le plus frappant relevé par les enquêteurs à propos de cet ex-responsable des ressources humaines, poursuivi pour des faits de harcèlement sur son ex-compagne, habitante de Thiers-sur-Thève (Oise), qui a partagé sa vie pendant dix ans.

Le couple se sépare en 2022 et la rupture va très vite dégénérer en raison d’un véhicule, au nom de Denis mais conservé par son ex-conjointe. Lorsqu’il commence à recevoir des avis de contravention concernant cette voiture, Denis voit rouge et commence à envoyer mails et SMS, à toute heure du jour ou de la nuit.

Le quinquagénaire y aborde systématiquement la question de la voiture et y développe des menaces de moins en moins voilées sur sa volonté de détruire la situation financière de celle qui a partagé sa vie. « Cette histoire va très mal se terminer pour toi…. Je te promets l’enfer absolu », écrit-il par exemple, en alternant avec quelques amabilités de ce genre : « Tu me fais penser à Vladimir Poutine… Tu es mauvaise comme la gale… »… Ou encore : « Tu as sombré dans des délires psychotiques. »

Les proches de la victime vont également recevoir des messages de la part de Denis R. La fille aînée de son-ex-compagne reçoit par exemple : « Je vais la tuer financièrement…. Elle ne pourra pas financer tes études. » Un voisin se fait menacer de poursuites judiciaires parce qu’il prête sa voiture à l’ex-compagne de Denis, tandis que l’homme qu’elle a commencé à fréquenter après la rupture, préférera jeter l’éponge, lui aussi ayant eu droit aux messages de Denis R.

« Je suis inquiète pour l’avenir »

Seul un contrôle judiciaire lui interdisant tout contact mettra un terme au harcèlement. « C’est cette mesure d’éloignement qui m’a permis de retrouver une vie normale, vient témoigner la victime à l’audience. Mais je suis inquiète pour l’avenir car il a dit à ma fille qu’il continuerait les procédures, qu’il ne lâcherait pas. »

Une expertise psychiatrique lui a accordé trois jours d’ITT à la suite de ces messages, qui ont engendré chez elle une perte d’estime de soi, des insomnies et des cauchemars. « J’ai fait fausse route, je pensais avoir raison sur le fond mais j’ai eu tort sur la forme, concède Denis, dans un début de mea culpa. Il y a eu la rupture et la perte de mon travail presque en même temps. Je suis en dépression depuis. Ces messages étaient maladroits. »

Un doux euphémisme pour l’avocate de la victime, Me Amandine Fontaine-Tardu. « On peut donc détruire quelqu’un pendant des mois pour une histoire de voiture », s’agace l’avocate. Le tribunal a condamné Denis R. à six mois de prison avec sursis probatoire, comportant l’interdiction d’entrer en contact avec la victime.

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