L’alerte avait été donnée par les urgences pédiatriques de Rennes, où ce garçon avait été reçu en juillet dernier, alors qu’il pesait 25 kg. Il a depuis été placé à l’aide sociale à l’enfance.
Un adolescent de 14 ans vivait reclus chez lui, à Rennes, depuis sa naissance. Placée en garde à vue lundi, sa mère a été mise en examen et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès, selon BFMTV. Elle devra notamment y répondre des faits de « soustraction par un parent à ses obligations légales » et de « privation de soins ou d’aliments », avait indiqué Philippe Astruc, le procureur de Rennes, à Ouest-France, qui a rapporté l’affaire mercredi.
Son aspect physique a alerté les médecins
Ce sont les urgences pédiatriques de Rennes qui avaient alerté la justice à propos de la situation de ce garçon il y a plusieurs mois, en juillet 2022. L’enfant y avait été emmené par sa mère, à la suite d’un malaise, selon elle. L’aspect du garçon avait frappé les médecins, relate le quotidien régional : pesant 25 kg (soit deux fois moins que la moyenne des adolescents de son âge), il présentait un retard de développement intellectuel et avait des difficultés à s’exprimer.
L’adolescent avait été placé à l’aide social à l’enfance après ce passage à l’hôpital. Sa situation est depuis suivie par le juge des enfants, a affirmé le procureur de Rennes au quotidien de presse régionale.
La mère nie toute maltraitance
Selon Ouest-France, l’enfant passait la plus grande partie de son temps enfermé chez lui, dans un appartement de la capitale bretonne. Il serait né à l’étranger et aurait été déclaré à l’ambassade de France dans son pays natal, d’après des informations obtenues par BFMTV. Mais nulle autre trace de son existence : il n’allait pas à l’école – sa mère estimant que c’était à elle de faire son éducation -, ni chez le médecin, et n’était pas non plus suivi par les services sociaux.
« Mon enfant et moi vivions depuis quatorze ans une vie heureuse et épanouie au quotidien au sein de la société et du monde », a réagi sa mère auprès de Ouest-France, jeudi, disant ne pas comprendre ce qui lui arrive. Pour Emmanuel Ludot, son avocat, il s’agit d’un dossier « très atypique ». « On a affaire à un jeune manifestement avec un haut potentiel intellectuel, qui s’est cultivé tout seul, et qui a vécu de façon très fusionnelle avec sa maman, a-t-il indiqué au micro de BFMTV. Il n’est pas malheureux, ce n’est pas un enfant qui a été privé, mais qui a eu une éducation qui n’est pas l’éducation de tous les enfants. Il n’est pas dans la norme ».
Le procès de la mère de l’adolescent aura lieu en octobre prochain, annonce France Bleu. Elle encourt une peine de sept ans de prison et 100 000 euros d’amende.