Une jeune femme de 27 ans a été placée en garde à vue ce lundi pour dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ayant entraîné des recherches inutiles. Elle a reconnu avoir inventé le viol collectif qu’elle aurait subi le 9 mai dernier.
Tout était faux. Il n’y a pas eu de viol collectif par trois hommes, dans le bois de Vincennes (Paris XIIe), le 9 mai. Ce lundi, la jeune femme qui avait dénoncé cette supposée agression a été placée en garde à vue puis déférée au parquet de Créteil (Val-de-Marne). Elle a reconnu avoir menti sur le déroulé de la nuit qui a suivi une soirée commencée par un concert de jazz dans le XVIIIe arrondissement parisien.
Contrairement à ce qu’elle avait raconté, la jeune femme n’a pas été menacée avec une arme pointée dans son dos, à la sortie du métro, en arrivant à Vincennes. Trois hommes ne l’ont pas attaquée, ne lui ont pas fait éteindre son téléphone portable ni inhaler une substance pour lui faire perdre connaissance.
La jeune femme avait raconté s’être réveillée nue dans le bois de Vincennes et avoir appelé son mari, avant de raconter sa prétendue agression aux agents de la RATP à la station Bérault, sur la ligne 1.
Des incohérences entre son récit et la vidéosurveillance
La victime présumée avait été transportée à l’hôpital Bégin à Saint-Mandé (Val-de-Marne), se plaignant de douleurs. Elle ne souffrait évidemment de rien. Ce sont des incohérences dans les recherches sur son téléphone et le visionnage des images de vidéoprotection qui ont alerté les enquêteurs de police, qui prenaient très au sérieux une agression de cette nature.
« Devant ces incohérences, la victime supposée a d’abord changé une partie de ses explications, rapporte le parquet de Créteil. Un témoin de cette première partie de la soirée a ensuite été entendu. Face à toutes ces contradictions, placée en garde à vue ce lundi, la jeune femme a reconnu avoir tout inventé. »
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A-t-elle voulu justifier une nuit festive passée en dehors du domicile conjugal ? Âgée de 27 ans, elle comparaîtra le 27 septembre prochain devant le tribunal correctionnel de Créteil. Elle devra expliquer à la justice les raisons d’un mensonge aussi grave « et très anxiogène pour tous les habitants du secteur qui craignaient la présence de trois violeurs potentiels près de chez eux », insiste une source proche de l’enquête.
Sans antécédent judiciaire, la jeune femme devra répondre des faits de « dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ayant entraîné des recherches inutiles ». La condamnation pour de tels faits peut atteindre six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende.
Une autre dénonciation mensongère en Seine-Saint-Denis
Les faits de dénonciation mensongère ne sont pas si rares que ça. Deux jours après cette dénonciation dans le Val-de-Marne, les enquêteurs de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis avaient, eux, travaillé sur l’enlèvement prétendu d’une jeune femme de 17 ans, à Bondy. Elle avait été déposée aux urgences au petit matin et assurait ne pas savoir ce qu’elle avait subi.
Entendue une nouvelle fois par la police, la jeune fille avait fini pas admettre qu’elle avait fait de fausses déclarations « par peur que ses parents la réprimandent pour avoir découché toute la nuit », rapporte une source proche de l’enquête. Là aussi, la jeune fille devra répondre de son faux récit devant le tribunal correctionnel de Seine-Saint-Denis, en mars 2024.