La franchise de San Antonio (Texas) a remporté la loterie NBA mardi soir. Elle pourra choisir le joueur de son choix lors de la prochaine Draft, le 22 juin. Ce joueur sera sans aucun doute le Français Victor Wembanyama, annoncé comme la future star mondiale du basket.
Bien mieux qu’une victoire au Loto : les San Antonio Spurs ont remporté la nuit dernière à Chicago la loterie NBA, qui les autorisera à sélectionner le joueur de leur choix lors de la Draft programmée le 22 juin. Il ne fait aucun doute que ce joueur sera Victor Wembanyama, ce Français de 2,21 m qui a fait saliver ces derniers mois toutes les franchises américaines.
« Un joueur comme on n’en voit qu’un par génération », selon Adam Silver, le patron de la NBA. « Un Alien », a assené le « King » LeBron James. Un joueur dont on dit qu’il va transformer le jeu tel qu’il se pratique aujourd’hui, qui va faire passer sa nouvelle équipe dans une autre dimension, et qui permettra à sa future franchise de voir sa valeur augmenter de 500M$.
« Je l’avais dit, je l’avais dit ! », a réagi « Wemby », entouré de ses proches au siège de Nike où était retransmis l’événement au beau milieu de la nuit (2 heures du matin en France, 20 heures aux États-Unis), lorsque la dernière enveloppe a été décachetée, révélant les Spurs comme grand vainqueur de la soirée. Le hasard se charge en effet parfois de clins d’œil malicieux : San Antonio est devenue une franchise mythique pour tous les Français depuis que Tony Parker y a posé ses valises, en 2001. Le meilleur joueur de l’histoire du basket tricolore y a remporté quatre championnats NBA et un titre de meilleur joueur des finales (2007). Il y a aussi fait la connaissance de Gregg Popovich, 74 ans désormais… et toujours aux manettes de la formation texane.
« San Antonio, c’est Popovich, sa culture du travail et le trait d’union avec Tony, avait anticipé hier dans nos colonnes Jacques Monclar, ancien international et consultant BeIN Sports. Il envisage d’arrêter, mais Victor pourrait le faire changer d’avis. C’est une franchise à l’écart médiatiquement, ce qui lui permettrait de travailler plus tranquillement. »
« Le plus beau jour de l’histoire de San Antonio »
San Antonio faisait partie des trois formations ayant le plus de probabilités (14 %) de remporter cette loterie. Charlotte (2e), Portland (3e), Houston (4e) et Detroit (5e) ont eu moins de chance.
Au Texas, dans cette ville de 1,5 million d’habitants, on a explosé de joie. Littéralement. Au Roo Pub, un immense bar dans lequel se rassemblent les fans de l’équipe, les bières ont volé et le résultat fêté comme une victoire en finale de Coupe du monde. « C’est le plus beau jour de l’histoire de San Antonio », a lâché un fan, les yeux rougis. « C’est l’assurance de 20 années de domination et de qualification en play-offs, a réagi un autre. Mon cœur fait boom. » Le forum en ligne de supporters spurstalk.com a quant à lui buggé une bonne partie de la nuit devant l’afflux de connections.
Le représentant de la franchise à Chicago pour le tirage au sort n’a pas pu, lui non plus, retenir sa joie : lorsqu’il a compris que sa ville allait hériter du premier choix, Peter J. Holt, président du conseil d’administration de Spurs Sports & Entertainment, a tout d’abord tapé sur la table devant lui avant de lâcher d’irrépressibles cris : « Woo, let’s go, wooooo ! » « Je vais m’évanouir, a-t-il commenté à peine plus calmement quelques instants plus tard. Il y a tellement de gens qui nous suivent, une ville, des fans. Je suis très heureux pour eux. »
« Décrocher une bague le plus vite possible ! »
A 7 000 kilomètres de là, Victor Wembanyama a montré davantage de mesure, s’amusant une bonne partie de la soirée avec un appareil photo… jetable, mais n’a toutefois pas caché son ambition. Après une accolade avec Kylian Mbappé, l’autre grande star à l’aura planétaire du sport français, présent pour l’occasion, « Wemby » a livré ses impressions à la chaine américaine ESPN : « C’est difficile de décrire ce que je ressens. Toutes les personnes que j’aime sont autour de moi. C’est un moment très spécial. Je vais tout faire pour gagner le plus de matchs que je peux et pour décrocher une bague (le titre de champion NBA) le plus vite possible. Soyez prêts ! Je suis déjà allé à San Antonio et j’adore le Texas. »
« Il y a une relation très spéciale entre la France et les Spurs, en raison de Tony bien sûr et de Boris (Diaw) aussi, a-t-il poursuivi un peu plus tard au micro de NBA TV. Je sais que la moitié de la France, si ce n’est la France entière, voulait que les Spurs aient le premier choix. Quand j’ai vu la dernière enveloppe, j’ai regardé autour de moi et j’ai vu tout le monde heureux. Je ne vais pas me vanter mais je savais ce qui allait arriver. Je me suis même enregistré ce matin, en allant m’entraîner. ’’The universe told me !’’ (l’univers me l’a dit). Les rêves et les intuitions se réalisent parfois et ne se trompent jamais. »
La victoire des Spurs à la loterie valide aussi le choix fait par la franchise de « tanker » leur saison, c’est-à-dire de sacrifier les résultats du dernier championnat pour obtenir le maximum de chances à la loterie. San Antonio espérait refaire le coup réussi en 1997 avec Tim Duncan. Les Spurs héritent du premier choix de Draft pour la troisième fois de leur histoire, après Duncan en 1997 donc, et David Robinson en 1987. Mais cette fois-ci, c’est bien plus qu’un premier choix de Draft qui s’offre à eux. C’est l’opportunité, selon les avis de nombreux suiveurs de la NBA, de changer l’histoire de leur franchise.