La mairie et le député de la circonscription ont fait un signalement au procureur de la République après la soirée du samedi 6 mai qui a réuni environ 300 personnes. La salle avait été réservée par un particulier pour un anniversaire.
Ils ont pris le train depuis la gare Montparnasse. Après la manifestation d’ultradroite de samedi 6 mai, des membres de groupes néonazis se sont réunis à Saint-Cyr-l’École, à l’ouest de Versailles (Yvelines) pour y passer la soirée.
Ils se sont retrouvés dans la salle municipale Simone-Veil, du nom de l’ancienne ministre de la Santé rescapée de la Shoah, comme l’a révélé ce mardi Mediapart, photos de participants faisant le salut fasciste à l’appui. Trois groupes de musique dont les membres se revendiquent aryens s’y sont produits. Au total, plus de 300 personnes auraient fait la fête toute la nuit.
« Comment se fait-il que personne n’était au courant, s’indigne William Martinet, le député Nupes de la 11e circonscription des Yvelines. Comment ont-ils pu se réunir à Paris toute la journée et finir à Saint-Cyr-l’École sans que personne ne les surveille, sans qu’un seul membre des renseignements ne les suivent ? Je suis assez estomaqué de voir ça, c’est inacceptable. » Le parlementaire a envoyé un courrier au ministre de l’Intérieur en rappelant « qu’il est interdit en France de se balader en uniforme SS ou de valoriser le régime nazi ».
La salle louée par un particulier
Il a par ailleurs saisi le procureur de la République de Versailles, en espérant des poursuites judiciaires des protagonistes. Une démarche également entreprise par la mairie (UDI) de Saint-Cyr-l’École. « Pour nous, c’est une location de salle classique par un particulier pour un anniversaire, indique le cabinet du maire. Tout était en règle, la caution, l’attestation d’assurance, et la salle a été rendue en bon état. Nous avons eu quelques plaintes pour nuisances sonores mais rien d’anormal par rapport à d’habitude. »
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La municipalité indique ne pas avoir cherché à contacter l’organisateur de la soirée mais avoir tout de même écrit au procureur de la République après avoir vu la photo du salut nazi. « Même si on avait su le motif, on ne sait pas ce qu’on aurait pu faire, la loi nous laisse assez démuni. Le seul qui peut interdire c’est le préfet et seulement en démontrant qu’il y a un risque de trouble à l’ordre public. » Contactée, la préfecture des Yvelines n’a pas souhaité faire de commentaire.