Dans le cadre de la signature d’un contrat local avec différents acteurs des Yvelines, la coordinatrice santé de la ville a dressé la liste des pistes qui permettrait d’étoffer l’offre de soins.
Avec quatre médecins généralistes pour près de 11 000 mille habitants, Chanteloup-les-Vignes est un « territoire avec de gros besoins ». Cette commune populaire des Yvelines a décelé d’importantes inégalités dans l’accès au soin à l’issue d’un diagnostic réalisé en 2021. Pour tenter d’y remédier, la municipalité vient de signer mardi un contrat local de santé (CLS) avec l’Agence régionale de santé (ARS), la préfecture et le conseil départemental des Yvelines, la CPAM ainsi que d’autres acteurs locaux.
Ensemble, ils ont planché sur un plan d’action pour construire un parcours de santé adapté aux habitants, axé sur le dépistage et la prévention dès le plus jeune âge. Ce CLS devrait également aider la ville à lutter contre son propre désert médical. « Un seul kinésithérapeute, on n’a plus d’orthophoniste, ni d’ergothérapeute… On reste un territoire en difficulté pour attirer des professionnels mais on fera au mieux », promet Julie Dieudonne-Trochon, coordinatrice santé de la ville.
La mairie a planifié la construction d’une maison médicale à horizon 2025, en partenariat avec le conseil départemental. Lequel travaille aussi à l’installation d’une cabine de téléconsultation dans un local lui appartenant, près de la gare. Chanteloup-les-Vignes étant prioritaire, ce service sera ouvert dès le 11 avril prochain, de 8 à 20 heures en semaine et de 8 à 12 heures le samedi. « C’est un dispositif assez high-tech, ce n’est pas qu’un écran, il y a des outils connectés qui permettent des prises de tension, des mesures d’audition… assure Etienne-Jean Dubois, directeur du territoire d’Action départementale Seine Aval. La prise de rendez-vous se fera sur Internet. Le problème, c’est que la télémédecine ne sera pas accessible au moins de 14 ans. »
« Il faut que de jeunes médecins viennent au moins une fois »
Pour attirer des médecins en chair et en os, Chanteloup mise sur des aides de la région Île-de-France et de l’ARS, destinées à l’installation de jeunes professionnels de santé, ainsi que sur ses liens avec la Communauté territoriale professionnelle de santé (CTPS), l’organisation réunissant les libéraux d’un même territoire.
À lire aussi« L’Île-de-France est un désert médical » : à Vélizy, ce généraliste soigne près de 4 800 patients
« Il faut que de jeunes médecins viennent au moins une fois, notamment sur des périodes de stage, pour tester et ensuite s’installer durablement, estime Julie Dieudonne-Trochon. On compte aussi sur les médecins de chez nous pour en attirer d’autres et faire tomber cette impression que travailler en quartier prioritaire, c’est compliqué. »
L’accord avec les différents signataires du CLS doit d’ailleurs fluidifier les rapports entre les différents professionnels de santé. « Plus on travaille en réseau, mieux c’est, lance la coordinatrice santé de Chanteloup. Les jeunes qui arrivent n’ont plus envie d’être seuls dans leur cabinet. Le fait de travailler des actions de santé en collaboration peut permettre d’attirer. »