Le mouvement de contestation se poursuit quatre jours après le recours au 49.3 pour faire adopter le texte de la réforme des retraites. Les syndicats ont appelé à une grande journée de mobilisation interprofessionnelle ce jeudi. Le point secteur par secteur.
Le recours jeudi à l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites a redynamisé le mouvement de contestation. De fortes perturbations sont à prévoir cette semaine dans les raffineries, les transports ou encore l’éducation et la collecte de déchets. Le Parisien fait le point.
« Journée noire » dans les transports ce jeudi
Sud-Rail, la CFDT-Cheminots, la CGT Cheminots et l’Unsa-Ferroviaire ont appelé à « maintenir la grève » lancée le 7 mars dernier. Les quatre syndicats encouragent également les salariés de la SNCF à « multiplier les actions et les initiatives unitaires dès ce week-end dans tous les territoires ». Le trafic ce lundi devrait toutefois être similaire à celui de ce week-end, avec 4 TGV Inoui et Ouigo sur 5 en moyenne, 2 TER sur 3, ainsi que 3 Intercités sur 5 mais aucun de nuit.
Du côté des transports franciliens ce lundi, c’est surtout le RER D et la ligne R qui seront affectés avec seulement avec 2 trains sur 5 ainsi que la ligne U avec 1 train sur 3. La partie nord du RER B – gérée par la SNCF – devrait aussi être perturbée avec 1 train sur 2.
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3 trains sur 4 sont prévus sur le RER E et la ligne P tandis que 2 trains sur 3 circuleront sur le RER C et les lignes J, L et N. La SNCF indique que ces perturbations devraient se prolonger ce mardi. Le trafic devrait être normal sur le réseau RATP. Force ouvrière annonce toutefois une « journée noire » dans le métro ce jeudi.
Un mouvement de grève des contrôleurs aériens va par ailleurs perturber le trafic aérien, avec 30 % des vols annulés à Paris-Orly et 20 % à Marseille ce lundi, puis 20 % sur les deux aéroports ce mardi et mercredi. « En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », annonce la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) dans un communiqué. Elle invite par ailleurs les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage ou à prendre contact avec leur compagnie aérienne « pour connaître l’état de leur vol ».
Blocage des raffineries
La raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) est d’ores et déjà bloquée depuis vendredi soir. La raffinerie Petroineos de Lavéra (Bouches-du-Rhône) s’apprête quant à elle à être mise à l’arrêt dès ce lundi après-midi. La raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon pourrait connaître le même sort.
« La pénurie de carburant va s’intensifier », a prévenu ce lundi matin, sur Franceinfo, Emmanuel Lépine secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques de la CGT. « Aucun produit ne sort d’aucune raffinerie aujourd’hui », met-il en avant. Depuis ce week-end, la situation devient de plus en plus compliquée dans certaines stations, notamment dans le sud de la France.
Le mouvement se poursuit chez les éboueurs
Treizième jour de mobilisation chez les salariés de la collecte de déchets alors que les réquisitions ont commencé en fin de semaine. Trois sites franciliens ont mis en place des « barrages filtrants » pour laisser passer certains camions de collecte. Cela correspond à environ 80 véhicules par jour contre 400 en temps normal pour l’incinérateur d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), selon Libération.
Les grévistes ont « reconduit le mouvement jusqu’à mardi inclus » à Issy-les-Moulineaux (Val-de-Marne) et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). L’accès à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) est toujours bloqué.
Grève dans l’éducation pour les épreuves de spécialité du bac ?
Poursuite de la mobilisation dans l’éducation à l’initiative des syndicats qui appellent à une « grève des surveillants lors des épreuves de spécialité du bac », qui se déroulent de lundi à mercredi. Le ministère de l’Éducation nationale a d’ores et déjà indiqué qu’il ferait appel à des « surveillants supplémentaires ».
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, avait appelé ce dimanche dans Libération à ne « pas gêner le bac ». Même son de cloche côté CGT, Philippe Martinez indiquant souhaiter que les « épreuves du bac se passent le mieux possible ».