Ali Bouarnane, directeur des ressources humaines (DRH) du groupe La Poste en région parisienne, détaille l’évolution de l’activité des facteurs dans un contexte de diminution du volume de courrier. Un métier qui se réinvente, la création de services de proximité entraînent le recrutement de nouveaux agents.
Actuellement, La Poste recrute 550 postes de facteurs en Île-de-France. Une vague inédite « avec de tels volumes » selon le service public. Alors que certains syndicats craignent la suppression de postes en raison de la baisse du courrier, le groupe assure que ce métier a des perspectives devant lui grâce à l’attribution de nouvelles missions. Ali Bouarnane, directeur des ressources humaines du Courrier Colis Services en Île-de-France, explique l’évolution de leurs services.
Cette campagne est-elle inédite ?
ALI BOUARNANE. Nous avons une ambition forte sur l’Île-de-France afin de renforcer notre force de travail. On l’a déjà fait en 2022, on le renouvelle en 2023. On recrute aussi 250 jeunes en apprentissage qui feront leur rentrée le 6 mars.
C’est donc un métier d’avenir malgré la baisse du courrier ?
Totalement ! Les facteurs sont des postes emblématiques qui ont vocation à se pérenniser. C’est un métier avec de belles perspectives d’avenir. Depuis plusieurs années, on a une stabilité du nombre de facteurs avec 10 000 en Île-de-France. Mais effectivement nous sommes lucides concernant la baisse du courrier. Afin d’y répondre ainsi qu’aux attentes de nos clients, la Poste met en place de nouveaux services. Depuis quatre ans, on monte en puissance sur le portage de repas. On propose aussi des services de téléassistance, de l’aide aux seniors sur le numérique, le portage de médicament, les visites aux parents âgés etc. D’autres sont en réflexion.
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Quelles sont les compétences requises pour ces missions ?
Aucun diplôme n’est demandé pour postuler sur Laposterecrute.fr mais il faut le permis B. La formation dure une semaine. Ensuite, il existe un temps de doublure sur la tournée avec l’accompagnement d’une personne expérimentée. Concernant nos collaborateurs, on s’adosse à ce que sait faire déjà le facteur à savoir le sens du service et de la proximité. Ils ont développé aussi des compétences numériques ces dernières années.
Le métier de facteur séduit-il encore ?
Oui ! En Île-de-France, le marché est en forte tension mais nos campagnes de communication portent leurs fruits. En 2022, on en a recruté 560 en Île-de-France. Ce métier — au salaire de 10 % au-dessus du smic — offre la possibilité de belles carrières. Certains de nos facteurs occupent désormais des postes de responsables. J’ai en tête deux d’entre eux qui sont devenus directeurs de site et gèrent 300 personnes. En Île-de-France, nous avons 68 % d’hommes et 32 % de femmes. La Seine-et-Marne se distingue avec 46 % de femmes.