C’est une histoire qui passionne les Britanniques. Celle de Shamima Begum, jeune londonienne partie rejoindre le califat du groupe État islamique (EI) en 2015, alors qu’elle était adolescente. Mariée à un combattant, elle est aujourd’hui détenue dans un camp du nord de la Syrie et réclame le droit de revenir au Royaume-Uni. Une Cour d’appel spéciale vient de lui retirer définitivement ce droit.
Avec notre correspondante à Londres, Émeline Vin
Shamima Begum continue de représenter une menace à la sécurité nationale, selon la Commission d’appel spéciale sur l’immigration. Cette Cour confirme la déchéance de nationalité de la jeune femme, décidée l’année dernière par le ministère de l’Intérieur.
Victime
Selon les avocats de « la petite fiancée de l’EI », cette dernière aurait été victime de trafic, et ne peut être tenue pour responsable du fait qu’elle a rejoint le soi-disant califat. La Cour estime « crédible » cette théorie, et considère d’ailleurs que le renseignement intérieur britannique aurait dû empêcher son départ, mais insuffisante pour justifier la réinstauration de sa nationalité.
La Commission considère aussi que Shamima Begum n’est pas apatride. Ses parents peuvent lui transmettre la nationalité bangladaise, même si la jeune femme n’est jamais allée au Bangladesh et qu’elle pourrait y risquer la peine de mort.
Plus de cent Britanniques déchus de leur nationalité
Plus d’une centaine de Britanniques ont été déchus de leur nationalité pour avoir rejoint l’organisation EI en Irak et en Syrie, mais Shamima Begum est l’une des seules à avoir accepté de parler à la presse, de manière répétée, depuis le début de sa détention dans un camp syrien. Ses avocats entendent continuer de réclamer son rapatriement.