C’est un havre de paix au milieu du chaos: un hôpital de campagne, géré par les secouristes français dans la région de Gölbasi, dans le sud de la Turquie, pour venir en aide aux rescapés des séismes qui n’ont pas trouvé de place dans les hôpitaux locaux.
Osman Yuzubuyuk, un des patients, peut enfin reprendre ses esprits: « je voulais m’enfuir, mais un mur m’est tombé dessus, puis un autre mur. Je ne pouvais pas m’échapper. Je suis allé vers la porte, mais j’ai aussi été blessé par la porte. Puis j’ai vu la fenêtre et j’ai sauté. »
Le flux de patients est constant et le service d’assistance ne se limite pas aux victimes du tremblement de terre. Isabelle Arnaud, médecin en chef, explique: « nous soignons les patients qui ont des séquelles du tremblement de terre et les patients qui n’ont plus de médicaments. Donc on gère à la fois la phase aiguë de la catastrophe, et derrière ça la phase plus dispensaire, de surveillance. »
Médecins et secouristes bénévoles travaillent 24 heures sur 24 pour venir en aide à la population locale. Pour certains, cette catastrophe les touche personnellement, comme Abdul, militaire et pompier de Marseille: « le fait que je sois né en Turquie, bien que je sois un militaire français, avec la nationalité française, en tant que Français, je suis fier que la France puisse aider mon pays natal. »
Depuis le séisme, beaucoup de rescapés dorment dehors, sans la moindre tente. Certains sont blessés mais les organismes sont affaiblis. L’hôpital voisin n’est plus opérationnel à cause de problèmes d’électricité, d’eau et de chauffage. Les patients sont donc transférés en ambulance jusqu’à l’hôpital de campagne français. Les derniers bilans des autorités font état de plus de 35 000 morts et 105 000 blessés.