Par un hasard terrible, ce chef de service à l’hôpital de Calais se trouvait de passage dans l’un des deux immeubles qui se sont effondrés à Lille, samedi matin.
Après le choc de l’effondrement de deux immeubles dans le centre-ville de Lille, samedi 12 novembre au matin, les premières informations se veulent immédiatement rassurantes. « Il n’y a pas de victime », répètent, toute la matinée, les autorités. De fait, grâce à une alerte donnée juste à temps, les occupants du 44, rue Pierre-Mauroy ont pu être évacués, quelques heures avant le drame. L’immeuble attenant, au 42, est réputé vide car en travaux.
Pas de victime a priori donc, mais au fil de la journée, l’inquiétude commence à monter. Un médecin de l’hôpital de Calais n’a pas pris son service samedi matin, alors qu’il était d’astreinte. Son téléphone sonne dans le vide. Alexandre Klein, psychiatre et chef du pôle santé mentale et addictologie de l’établissement, manque à l’appel.
En virée à Lille pour une soirée avec ses camarades de promo
Les recoupements ne laissent malheureusement guère de doute quant à sa présence dans l’immeuble au moment du drame. Vendredi soir, il était à Lille pour une soirée de retrouvailles avec ses camarades de promotion de la faculté de médecine. Un ami lui aurait passé les clés de son appartement, au 42, rue Pierre-Mauroy, pour la nuit. Samedi, sa voiture est retrouvée dans un parking proche de l’immeuble, et son téléphone borne à l’endroit du sinistre.
Pour les pompiers, les opérations de « levées de doute » se transforment en recherche de personne disparue. Après une douzaine d’heures d’efforts, le corps sans vie d’Alexandre Klein est extrait des décombres, vers 1h30 du matin, dans la nuit de samedi à dimanche.
À Calais, c’est l’émotion quand la nouvelle se confirme. « Un médecin apprécié de tous et dont l’engagement auprès de ses patients est unanimement salué », loue Natacha Bouchart, la maire de Calais, officialisant la disparition de cet enfant du pays. Issu d’une famille d’entrepreneurs, l’homme de 45 ans, sans enfant, vivait comme ses parents à Baincthun, un village de l’arrière-pays boulonnais, précise la Voix du Nord. Frédéric Cuvillier, le maire de Boulogne-sur-Mer, où le médecin a fait son internat, partage sa « stupéfaction » et sa « grande tristesse », évoquant « un homme et un professionnel particulièrement apprécié pour sa gentillesse et son engagement ».
Une patiente enfin, livre un hommage sur Facebook : « Très triste nouvelle, repose en paix Alexandre tu vas nous manquer. Condoléances à la famille et merci pour tout ce que tu as fait pour moi », écrit Marie. À l’hôpital Jean-Éric Techer de Calais, une cellule psychologique va être mise en place pour soutenir les collègues du disparu.