À l’occasion d’une journée d’appel de blocage pour la suppression de Parcoursup et de tout système de sélection, mais aussi la fin de la réforme du bac professionnel, les abords de l’établissement se sont de nouveau embrasés ce jeudi matin, trois semaines après un autre mouvement tendu.
Les nappes de brouillard et de fumées âcres se mêlent, ce jeudi matin, devant l’une des entrées du lycée polyvalent Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine, léchée par les flammes jusqu’à l’intervention des sapeurs-pompiers.
Trois semaines après une précédente mobilisation qui avait marqué les esprits dans ce secteur du Val-de-Marne, le syndicat lycéen Fidl appelle à une journée nationale de blocus. Si les élèves du lycée Jean-Macé n’ont cette fois-ci pas pris part au mouvement, Chérioux s’est une nouvelle fois distingué.
Les banderoles ne sont pas de sortie, mais les revendications sont connues. Les principales, avancées par la Fidl, sont les mêmes, à savoir « la suppression de Parcoursup et de tout système de sélection » et « la fin de la réforme du bac professionnel ». À cela, le syndicat ajoute « la gratuité totale de l’éducation », la « lutte contre l’extrême droite » et « l’arrêt de l’usage systématique de la répression policière ».
La police est bel et bien devant Chérioux ce jeudi matin, non pour réprimer, mais pour sécuriser la zone. Au bout de plusieurs heures de blocus du côté de l’entrée située rue Julian-Grimau, peu après 10 heures, la centaine de lycéens présents s’éparpille dans le quartier, alors que plusieurs rangs d’hommes casqués et déterminés s’avancent vers eux, malgré les projectiles qui commencent à pleuvoir.
Quelques minutes plus tôt, certains sont toujours occupés à alimenter une impressionnante barricade avec, notamment, des chariots, des clôtures de chantier métalliques, des encombrants glanés çà et là et des conteneurs poubelles, qui ne tardent pas à s’embraser à plusieurs reprises et à dégager d’épais nuages blanc gris virant au noir.
« La situation est invivable » confie un lycéen
« Ce que l’on fait ce matin, ce n’est pas pour que les cours soient annulés et pour être déjà en week-end, assure un élève encapuché. On est là parce que la situation est invivable. Parcoursup, on n’en peut plus, on n’en veut pas. Ça stresse tout le monde ici. »
Un autre met en avant les répercussions, sur son parcours scolaire et potentiellement son avenir, que peuvent avoir les absences de certains enseignants non remplacés. « L’un de mes profs est absent depuis la rentrée de septembre et là on parle quand même d’une spécialité à coefficient 16 ! », pointe-t-il, avant de s’écarter au passage d’une dame âgée, escortée en sécurité jusqu’au coin de la rue, comme tous les cheveux gris qui oseront fendre la foule ce jeudi matin.