COVID-19 – Fin d’une (très) longue attente. Depuis ce mardi 11 octobre, le Japon a rouvert ses portes aux touristes étrangers, levant entièrement les restrictions qui étaient en place à ses frontières depuis près de deux ans et demi pour faire face à la pandémie de coronavirus.
Les visiteurs en provenance de 68 pays et territoires (dont l’Union européenne et les États-Unis) bénéficient de nouveau depuis mardi d’une exemption de visa pour les séjours touristiques au Japon, s’ils peuvent présenter une preuve de vaccination contre le Covid-19 ou un test négatif réalisé moins de trois jours avant le départ.
L’archipel, qui avait accueilli un nombre record de 31,9 millions de visiteurs étrangers en 2019 et en espérait 40 millions l’année suivante, quand les Jeux olympiques de Tokyo devaient initialement avoir lieu, avait verrouillé ses frontières au printemps 2020 au début de la pandémie. En 2021, moins de 250 000 visiteurs étrangers ont pu mettre le pied sur le sol nippon et les JO de Tokyo se sont tenus pratiquement à huis clos.
La fermeture drastique du Japon aux visiteurs internationaux, y compris pendant un temps aux étudiants et aux voyageurs d’affaires, était une mesure populaire dans le pays mais critiquée à l’étranger. Le gouvernement japonais avait entrouvert la porte aux touristes depuis juin, mais seulement dans le cadre de voyages organisés. Ce dispositif avait été allégé début septembre pour autoriser les séjours individuels, mais toujours via une agence de voyages.
Port du masque
Les nouveaux arrivants devront s’adapter aux habitudes sanitaires encore très rigoureuses au Japon, où le port du masque est systématique dans les transports et les commerces, et observé par beaucoup y compris en extérieur.
Le coronavirus a fait environ 45 000 morts dans ce pays comptant près de 126 millions d’habitants, soit nettement moins que dans beaucoup d’autres États industrialisés, et la perspective de rouvrir les vannes du tourisme a longtemps inquiété les autorités locales.
Le gouvernement nippon vient d’ailleurs d’approuver un amendement législatif permettant aux hôtels de refuser les clients refusant de porter le masque ou de respecter les précautions sanitaires.
« C’est très différent de Londres d’où nous venons, où il n’y a pas de masque », reconnaît Chris Irwin, 38 ans, arrivé avec son épouse. Mais « nous sommes davantage excités de voir le Japon qu’ennuyés de devoir porter le masque, donc ça devrait bien se passer », ajoute-t-il.
De 1 500 à 2 000 euros l’aller-retour
Le Japon table d’ailleurs sur la baisse du yen, qui a perdu 25 % de sa valeur face au dollar depuis le début de l’année, pour attirer les touristes et participer à la relance de son économie.
Depuis l’annonce fin septembre de la réouverture des frontières nippones, « on est sous l’eau, on n’a pas eu le temps de traiter toutes les demandes » de réservations, a confié à l’AFP Antoine Chanthavong de l’agence de voyages Destination Japon à Paris. Les tarifs des billets d’avion peuvent cependant être dissuasifs, gonflés par la flambée des prix du carburant, les lourdes pertes subies par les compagnies aériennes depuis 2020 et la guerre en Ukraine qui oblige les vols en provenance d’Europe à contourner la Russie.
Il faut ainsi débourser 1 500 à 2 000 euros pour un vol direct aller-retour Paris-Tokyo. « Le billet était cher, aussi à cause du fait que je l’ai réservé au dernier moment », confirme Itay Galili, un étudiant israélien de 22 ans. « Mais je voulais venir à n’importe quel prix ».
Le retour des touristes en provenance de Chine et de Hong Kong, qui en 2019 représentaient 37 % des visiteurs étrangers au Japon et 44 % des recettes touristiques, devrait également se faire au compte-gouttes du fait des restrictions sanitaires drastiques en vigueur chez eux.
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