L’avenir du télétravail est dans le métavers

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TRIBUNE. Le télétravail a distendu les liens que tissaient autrefois les collaborateurs. Le métavers, cet Internet du futur en 3D, saura y remédier.

En dehors des métiers manuels, tout le monde ou presque expérimente le télétravail depuis deux ans et demi. Les entreprises sont désormais équipées de toute l’armada de logiciels collaboratifs. Nous sommes devenus des pros de la visioconférence. Pourtant, chacun dans notre coin, nous participons, sans le vouloir, au délitement de la culture de nos entreprises. Se raconter sa soirée le matin à la machine à café, aller spontanément parler avec un collègue d’un autre service… Autant de petites habitudes de bureau qui contribuent à faire société, et qui nous manquent aujourd’hui. Faut-il pour autant arrêter le télétravail ? Bien évidemment, non, mais il doit désormais répondre à une nouvelle exigence : la recréation du lien.

Le sentiment d’appartenance à une entreprise se travaille. Il repose principalement sur les valeurs que nous partageons et sur les échanges que nous avons avec nos collègues. Or, depuis la pandémie de Covid-19, c’est derrière un écran que nous dialoguons principalement. En quelques secondes, on peut fermer son ordinateur et faire comme si l’entreprise n’existait plus. Ce qui n’était pas le cas lorsque nous devions ranger notre bureau et saluer nos collègues avant de rentrer chez nous.

Ce manque physique est un danger à moyen terme pour toutes les organisations. Moins attachés à nos entreprises, nous les quittons aussi beaucoup plus facilement. Moins de liens, c’est aussi moins de sens. Pour autant, hors de question de revenir en arrière. Nous apprécions, pour ceux qui le pratiquent, le fait de pouvoir éviter les transports en commun aux heures de pointe ou d’aller chercher nos enfants à l’école plusieurs fois par semaine. Alors comment faire ?

Rompre l’isolement

Le métavers fait sans aucun doute partie des solutions qui, dans les prochaines années, répondront à ce besoin de proximité dans une organisation en mode hybride. Si le grand public se familiarise avec sa version jeu vidéo, le métavers d’entreprise est un concept encore timide. Pourtant, la naissance de ces environnements virtualisés représente une excellente nouvelle pour les télétravailleurs. En effet, ils vont permettre de rompre l’isolement en donnant aux collaborateurs la possibilité de se retrouver tous en même temps, au même endroit, tout en travaillant à distance.

Représentés par leurs avatars, ces derniers vont pouvoir interagir de façon beaucoup plus spontanée avec leurs collègues : engager la conversation dans un « couloir », se donner rendez-vous à la « cafétéria » le matin pour papoter quelques minutes… Des rituels seront instaurés pour renforcer la cohésion des équipes, comme l’organisation d’une réunion hebdomadaire chaque lundi dans la « salle de conférence » ou un salut du soir dans « le hall »

Plus besoin de prendre rendez-vous en visio avec son chargé de développement pour parler de son projet ou avec de la comptable pour discuter avec elle d’un dossier urgent. Il suffira de se connecter dans le métavers de son entreprise et de « passer voir » ses collègues à leurs « bureaux ». En réintroduisant les relations informelles et non planifiées dans le quotidien des collaborateurs, le lien va pouvoir se recréer. De quoi faire passer le télétravail dans une nouvelle ère, plus engageante

Adoption par étapes

Reste que cet univers immersif, peuplé d’avatars fait aujourd’hui plus peur qu’il n’engage. Certains rejettent même en bloc ce monde virtuel par crainte de s’y retrouver enfermés ou de ne pas en maîtriser les codes. Au-delà de la nécessité d’accompagner ce changement et de rassurer, des problèmes techniques apparaissent déjà dans les premières tentatives menées sur des environnements en 3D, gourmands en bande passante, et qui nécessitent la mise à disposition de casques de réalité virtuelle, un équipement contraignant physiquement et coûteux.

L’adoption du métavers dans l’entreprise se fera donc certainement par étapes, avec, dans un premier temps, la création d’environnements plus simples et moins immersifs, en 2D, par exemple, mais très engageants, qui permettront à tous les collaborateurs de se familiariser à leur rythme avec cette nouvelle façon de travailler et de collaborer.

*Alain Garnier est le président fondateur de Jamespot, une entreprise spécialisée dans les outils de réseau social d’entreprise, plateforme collaborative, suite bureautique et de communication interne.

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