Un rapport du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) s’inquiète d' »une certaine culture » parmi certains équipages de la compagnie « qui favorise une propension à sous-estimer l’apport d’une application stricte des procédures pour la sécurité ».
Par Capital avec AFP
Les équipages d’Air France respectent-ils toujours les protocoles lors d’incidents en vols ? C’est ce que remet en question l’autorité française responsable des enquêtes sur les accidents d’avions avec la publication d’un rapport sévère dans lequel elle souligne la récurrence d’incidents lors desquels les règles de sécurité ont été ignorées par des équipages d’Air France. Ce rapport du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) s’inquiète d' »une certaine culture installée chez certains équipages d’Air France qui favorise une propension à sous-estimer l’apport d’une application stricte des procédures pour la sécurité » et appelle la compagnie aérienne française à « remettre le respect des procédures au centre de la culture de sécurité de l’entreprise ».
Le BEA s’appuie sur un incident survenu le 31 décembre 2020 lors d’un vol entre Brazzaville (Congo) et Paris à bord d’un Airbus A330. Une fuite de carburant détectée en altitude de croisière a conduit l’équipage à se dérouter vers l’aéroport de N’Djamena (Tchad) mais sans observer la procédure de sécurité « FUEL LEAK » qui prévoit la coupure du moteur du côté de la fuite. « La coupure du moteur (…) a volontairement été omise par l’équipage », observe le rapport. « Cette décision a ainsi créé un risque important d’incendie et entraîné une diminution importante de la marge de sécurité du vol, l’incendie ayant été évité par chance », poursuit le BEA. Si l’organisation souligne le nombre « extrêmement limité » de vols Air France donnant lieu à des enquêtes, elle dit avoir observé « au travers d’un certain nombre d’enquêtes récentes (…) que les équipages concernés avaient pu (…) s’affranchir d’effectuer certaines procédures de façon conforme ».