Sécheresse, canicule, l’année de tous les records climatiques frappe de plein fouet les agriculteurs français.
De nombreux paysans français se sont réunis à Saint-Georges-de-Pointindoux pour la fête de l’Agriculture de Vendée ; plus de 50 000 personnes y sont présentes. Un moment de retrouvailles au goût amer en cette période difficile pour le milieu de l’agriculture. Les récoltes sont faibles, et les conditions climatiques menacent directement les prochaines semences qui doivent avoir lieu en ce moment. Ces agriculteurs se disent en grande difficulté.
« Je calcule tous les jours »
Avec ses 550 bovins, Yvonnick a une belle exploitation. Mais cet agriculteur de 59 ans n’a jamais été aussi inquiet que cette année. Chaque euro fait la différence : « Je calcule tous les jours et je ne peux pas me projeter ». D’habitude, il fait son propre fourrage, la nourriture principale des bovins. Cette année, il a pris dans ses économies pour acheter : « De l’aliment pas cher qui ne va pas nourrir les animaux pour faire de la viande ou du lait, mais au moins les animaux comme les génisses ou les petites bêtes qui peuvent pâtir de l’hiver, il faut qu’on essaie de leur remplir le ventre comme ça, parce qu’on en est rendu à ce stade-là ».
Un hiver qui s’annonce déjà long pour les éleveurs, mais aussi pour les agriculteurs comme Bertrand qui exploite 140 hectares de céréales : « L’inquiétude c’est que ça recommence l’année prochaine. Et là, l’inquiétude est qu’aujourd’hui on devrait semer les zones de colza pour la récolte prochaine, et aujourd’hui on ne sème pas parce que nos terres sont trop sèches. Et on ne veut pas prendre le risque de semer. Donc, ça a déjà un impact sur la récolte prochaine, sur la future récolte ».
Des engagements sur plusieurs années
Même si les prix ont explosé avec la guerre en Ukraine et l’inflation, les agriculteurs n’en bénéficient tout simplement pas. Leurs ventes sont des engagements sur plusieurs années : « Un contrat, c’est signé. Et quand il est signé, c’est signé ». Une situation frustrante, mais aussi difficile parce que les charges de ses exploitants ont grimpé, elles ont même parfois été multipliées par deux.