Aux États-Unis, Pfizer rachète le groupe Global Blood Therapeutics, le fabricant d’un médicament récemment approuvé contre la drépanocytose. Cette maladie génétique provoque des crises douloureuses, avec des risques de complications graves. Pfizer a déjà annoncé vouloir accélérer la distribution en Afrique, où la maladie est très présente.
Grâce à ses ventes exceptionnelles de vaccins et son traitement contre le coronavirus, Pfizer va donc mettre la main sur Global Blood Therapeutic (GBT) pour 5,4 milliards de dollars. Le laboratoire financera cette acquisition avec l’argent qu’il possède, en rachetant l’ensemble des titres de GBT pour environ 68 dollars l’action, indique le groupe dans un communiqué. C’est le double de sa valeur, estimée par l’agence Bloomberg la semaine dernière lorsque ce projet d’achat a été évoqué. Les conseils d’administration des deux entreprises ont approuvé la transaction, laquelle doit maintenant obtenir l’aval des autorités de régulation et des actionnaires de GBT. La société est le fabricant de l’Oxbryta, un médicament récemment approuvé contre la drépanocytose
Accélérer la distribution
Ce nouveau médicament contre la drépanocytose est déjà autorisé aux États-Unis. Il l’est également au sein de l’Union européenne, aux Émirats arabes unis, à Oman et en Grande-Bretagne. Avec ce rachat, Pfizer veut accélérer la distribution du traitement innovant de GBT dans les régions du monde les plus touchées par la drépanocytose, l’Afrique et l’Inde principalement.
Au Congo-Brazzaville, 24 000 patients sont atteints selon les estimations du Centre national de référence de la drépanocytose. Le professeur Alexis Elira-Dokekias en est le directeur. Il accueille plutôt positivement l’idée d’un déploiement de ce médicament, à deux conditions : que son efficacité soit approuvée et que son coût soit intéressant. Il alerte, sur le continent, la drépanocytose est surtout une maladie de la pauvreté : « L’Afrique est le principal foyer primitif, et le problème qui est assuré derrière cette maladie génétique qui sont des maladies aux prises de sang au long cours, c’est la lutte contre la pauvreté, parce que vous comprenez, dans les pays qui disposent de moyens les patients ont une sécurité sociale qui permet l’accès facilité aux soins. »
« Les formes sévères de la maladie sont parfois révélées tardivement »
« Chez nous, poursuit-il, le problème, c’est que les formes sévères de la maladie sont parfois révélées tardivement parce que les gens viennent consulter à un stade tardif. Les parents n’ont pas eu les bonnes informations qui n’ont pas été communiquées correctement, les symptômes de maladie sont parfois interprétés comme des symptômes de sorcellerie où les gens à cause de la pauvreté ne peuvent pas venir dans les centres de santé, ils vont dans les églises où certains messages divergents sont donnés vis-à-vis de la maladie, malgré l’information officielle, c’est ça qui complique la prise en charge. »