Pékin lance de vastes exercices militaires, Taïwan dit « se préparer à la guerre sans la chercher »

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L’armée chinoise a débuté jeudi des exercices militaires autour de Taïwan en réponse à la visite de Nancy Pelosi sur l’île. Si l’UE condamne cette réaction « agressive », Taïwan se dit prêt « à la guerre sans chercher la guerre ».

La situation se tend davantage entre la Chine et Taïwan, après une visite de 24h de la cheffe des députés américains, Nancy Pelosi, sur l’île, attachée à son indépendance et sous la menace constante d’une invasion de la Chine. Les relations se sont encore plus dégradées au point que Pékin a lancé ce jeudi d’importants exercices militaires tout près de Taïwan. Six zones sont concernées par ces nouvelles manœuvres militaires d’ampleur, notamment au niveau de certaines routes commerciales très fréquentées.

Des tirs d’artillerie à munitions réelles lancés

La télévision publique chinoise CCTV a annoncé la nouvelle dans un message sur les réseaux sociaux, dont se fait l’écho l’AFP. Cet exercice devrait durer jusqu’à dimanche midi et pourrait parfois avoir lieu à seulement 20km des côtes taïwanaises selon les zones. D’après le journal Global Times, qui cite des analystes militaires, les exercices sont d’une ampleur « sans précédent ». En effet, le quotidien indique que « c’est la première fois que l’armée chinoise va lancer des tirs d’artillerie à munitions réelles et de longue portée au-dessus du détroit de Taïwan ».

« Se préparer à la guerre sans chercher la guerre »

En réponse, dans un communiqué publié ce jeudi, le ministère taïwanais de la Défense a indiqué qu’il « respectera le principe de se préparer à la guerre sans chercher la guerre ». Le porte-parole du ministère taïwanais

de la Défense, Sun Li-fang, a également condamné « un acte irrationnel visant à défier l’ordre international » : « Certaines des zones des manœuvres de la Chine empiètent sur (…) les eaux territoriales de Taïwan », accuse-t-il comme le relate l’AFP. 

L’UE condamne les faits

Du côté de l’Europe, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a condamné ces manœuvres militaires « agressives ». Il estime qu’il n’y a « aucune justification » à utiliser « comme prétexte » la visite de Nancy Pelosi à Taïwan puisqu’il est « normal pour les députés de nos pays de voyager à l’international », a-t-il indiqué sur Twitter. Ses homologues de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) ont prévenu dans un communiqué que des « conflits ouverts » étaient possibles près de Taïwan. Appelant au calme, l’Asean s’est dite « préoccupée par l’instabilité internationale et régionale ».

La visite de Nancy Pelosi, l’élément déclencheur

Mardi, Nancy Pelosi s’est rendue à Taïwan dans le cadre de sa tournée asiatique, après deux étapes en Malaisie et Singapour. La présidente de la Chambre des représentants est la plus haute responsable américaine élue à se rendre à Taipei en 25 ans. Cette visite affirmant le soutien des États-Unis à Taïwan a provoqué la fureur de la Chine qui a rapidement formulé des menaces militaires. La démarche de Nancy Pelosi a quelque peu aggravé les relations déjà très tendues entre Pékin et Taipei. La Chine estime que Taïwan lui appartient, mais elle n’a pas encore réussi à réunifier l’ensemble de son territoire depuis la fin de la guerre civile. Pékin est opposé à tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays, pouvant lui donner une légitimité internationale.

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