Darmanin a un plan sur la sécurité et l’immigration (et il promet de chauds débats)

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BENOIT TESSIER / REUTERS

Gérald Darmanin à l’Assemblée nationale le 2 aout 2022 REUTERS/Benoit Tessier

POLITIQUE – Un dernier entretien pour préparer le terrain. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin se confie longuement, ce mercredi 3 août, dans les colonnes du Figaro, sur les priorités et les propositions du gouvernement en matière d’asile, de sécurité et d’immigration.

Le ministre de l’Intérieur, qui prendra quelques jours de congé à partir de la fin de la semaine, comme l’ensemble de ses collègues, se donne comme objectif de « passer à la vitesse supérieure » concernant le « contrôle de nos frontières » et de poursuivre « les progrès en matière de sécurité publique. »

Pour cela, outre la hausse du budget de 15 milliards d’euros accordée à la Place Beauvau en cinq ans, le premier flic de France formule quelques premières pistes qui seront la base d’un « grand débat » de plusieurs mois sur l’immigration. Le projet de loi prévu à la rentrée sur la question est donc repoussé, puisqu’il doit découler des nombreuses concertations à venir.

Épouvantails à gauche

Il n’empêche, Gérald Darmanin en dit davantage sur la philosophie de ces futures réformes. « Aujourd’hui, les étrangers représentent 7 % de la population française et commettent 19 % des actes de délinquance. Refuser de le voir, ce serait nier le réel », souligne-t-il dans son entretien au Figaro, sans « réduire la délinquance aux étrangers » mais en assumant vouloir une « lutte plus intraitable que jamais contre les délinquants étrangers. » Un ’en même temps’ prompt à ravir la droite avant tout.

Le ministre de l’Intérieur énumère ainsi les mesures envisagées, comme la suppression des dispositions interdisant l’expulsion des personnes étrangères délinquantes (le mariage, l’arrivée en France avant l’âge de 13 ans). La semaine dernière, il avait dit assumer « une forme de double peine. »

Parmi les nouvelles mesures, le ministre propose qu’une décision d’expulsion soit prononcée « dès le rejet de la demande d’asile » et que les recours devant la Cour nationale du droit d’asile se fassent devant un juge unique, contre trois actuellement. Il souhaite également porter de 1 à 3 ans la possibilité de placer en rétention ou d’assigner à résidence un étranger sur le fondement de son OQTF (obligation de quitter le territoire), tout en réduisant le délai pour quitter volontairement le sol français « de 30 à 15 jours après l’injonction du préfet. »

Toujours dans cet esprit d’une « intégration bien plus exigeante », selon les mots du patron de la place Beauvau, l’exécutif entend bien conditionner les titres de séjour à « l’obtention d’un certificat prouvant la maîtrise du français et l’acceptation des valeurs de la République ».

Enfin, sur le volet de l’immigration économique, Gérald Darmanin se dit prêt avec son collègue le ministre du Travail Olivier Dussopt « à imaginer des quotas supplémentaires par métier ou par secteur en tension », comme l’hôtellerie, le BTP ou la restauration. Un débat, antienne de la droite et épouvantail à gauche, comme bon nombre des mesures aujourd’hui avancées par le ministre de l’Intérieur.

Uniquement à gauche ? On se souvient que la loi « Asile et immigration » du gouvernement Philippe en 2018, au début du premier mandat d’Emmanuel Macron, avait occasionné les premières tensions dans la majorité, certains jugeant le texte bien trop répressif. Rebelote quatre ans plus tard ? Réponse à la rentrée.

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