La variole du singe, maladie originaire d’Afrique, a été détectée au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal, aux États-Unis et maintenant en Suède.
SANTÉ – Depuis plusieurs jours, les autorités sanitaires de pays européens et américains révèlent la découverte de cas de la variole du singe, une maladie endémique en Afrique et transmise par les rongeurs. Après l’Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni, ce jeudi 19 mai, c’est en Suède qu’un cas a été détecté. Le Huffpost fait le point sur ce qu’il faut savoir de cette maladie.
- Qu’est-ce que la variole du singe?
La variole du singe, ou “orthopoxvirose simienne”, est une maladie infectieuse dont le virus est transmis par contact avec du sang, des lésions cutanées, des liquides biologiques d’animaux infectés, que ce soient des singes ou des rats. La variole du singe est surtout présente en Afrique de l’Ouest et centrale, près des zones tropicales.
La maladie peut se transmettre entre humains, “principalement par les particules des gouttelettes respiratoires et nécessite en général un contact face à face prolongé”, précise l’OMS. À noter qu’elle est moins grave et moins contagieuse que la variole, éradiquée en 1980.
La durée d’incubation varie en moyenne entre 6 et 16 jours, avec une première phase provoquant des symptômes comme de la fièvre, le mal de tête, des douleurs musculaires, le mal de dos, des ganglions lymphatiques enflés, des frissons et de la fatigue. Dans un deuxième temps, des éruptions cutanées peuvent survenir, souvent sur le visage, et se répandre à d’autres parties du corps dont les parties génitales.
Il n’existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Cette infection virale se guérit d’elle-même au bout de deux ou trois semaines. Dans 1 à 10% des cas, elle peut toutefois être mortelle en cas de forte exposition au virus, si le patient a une santé fragile ou si la maladie engendre des complications.
- Comment est-elle arrivée en Europe et en Amérique?
Le premier cas a été identifié au Royaume-Uni le 6 mai. La personne avait récemment voyagé au Nigéria, a précisé l’agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). “Nous pensons que c’est ici qu’il a contracté l’infection, avant de venir au Royaume-Uni”, indique-t-elle.
Au total dans le pays, neuf personnes sont malades, dont plusieurs s’identifient comme “homosexuelles, bisexuelles ou des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes”, selon l’UKHSA. Cette dernière a appelé ces personnes à être “attentives à des éruptions cutanées ou lésions inhabituelles”, même si tout le monde peut être touché et propager la maladie.https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?dnt=true&embedId=twitter-widget-0&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NlbnNpdGl2ZV9tZWRpYV9pbnRlcnN0aXRpYWxfMTM5NjMiOnsiYnVja2V0IjoiaW50ZXJzdGl0aWFsIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH0sInRmd190d2VldF9yZXN1bHRfbWlncmF0aW9uXzEzOTc5Ijp7ImJ1Y2tldCI6InR3ZWV0X3Jlc3VsdCIsInZlcnNpb24iOm51bGx9fQ%3D%3D&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1523634799994277890&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.huffingtonpost.fr%2Fentry%2Fvariole-du-singe-premiers-cas-europe-sait_fr_6286239de4b0556e4a0a49a1&sessionId=0b809ad2726a4da7fb4ed540f55b16ec9dd851a6&siteScreenName=LeHuffPost&theme=light&widgetsVersion=c8fe9736dd6fb%3A1649830956492&width=550px
Mardi 16 mai, le Portugal, l’Espagne ont annoncé à leur tour avoir repéré une quarantaine de cas de variole du singe, ou ce qui semble l’être, ce qui a conduit les autorités à déclencher une alerte sanitaire nationale. Dans le cas du Portugal, tous les malades sont des hommes.
“Généralement, la transmission se produit par voie respiratoire, mais ces 23 cas supposés d’infection laissent penser que la transmission a eu lieu par les muqueuses pendant les relations sexuelles”, ont précisé les autorités madrilènes.LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉhttps://9405791d533309d4c6daad3e8c380e0c.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html
De l’autre côté de l’Atlantique, au Canada, plus d’une dizaine de cas suspects étaient en cours d’examen mercredi 17 mai à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville. Dans le même temps aux États-Unis, un homme qui s’était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l’État du Massachusetts. Enfin, ce jeudi 19 mai, un premier cas confirmé de variole du singe a été détecté en Suède.
- Faut-il s’inquiéter?
Les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi au Royaume-Uni, en Espagne et au Portugal que la maladie est peu contagieuse entre humains. L’OMS rappelle aussi que la transmission interhumaine est normalement “limitée”.
La multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l’OMS a indiqué s’intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉhttps://9405791d533309d4c6daad3e8c380e0c.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html
“Nous observons des transmissions parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes”, ce qui est “une nouvelle information que nous devons étudier convenablement pour mieux comprendre la dynamique” de transmission, a ainsi déclaré Ibrahima Socé Fall, directeur général adjoint de l’OMS pour les interventions d’urgence, à Genève.
Mais “n’importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe”, ont souligné aux États-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) compte lui publier son premier rapport d’évaluation des risques “en début de semaine prochaine”, a indiqué l’agence de l’Union européenne chargée des maladies et des épidémies. Cette dernière dit “suivre la situation de près” et recommande “d’isoler et de tester les cas suspects et de les notifier rapidement”. LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉhttps://9405791d533309d4c6daad3e8c380e0c.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html
Maria Van Kerkhove, une responsable de l’OMS, a indiqué que l’organisation s’appliquait également à ”évaluer chacun de ces cas, la source de leur infection” et procédait à un “traçage des cas”.