Actuellement à un moment charnière de sa carrière, Jolagreen23 s’apprête à entrer dans la cour des grands. Toutefois, l’originaire de Bois-Colombes préfère ne pas prêter attention à l’émulation autour de son nom, illustrée par le succès de ses deux derniers projets, 99xp puis GOTY, et une tournée sold-out. L’artiste de 24 ans préfère rester concentré sur le travail qui lui reste à accomplir, pour son « bien » comme il l’explique. Booska-P a rencontré l’un des talents les plus prometteurs de sa génération lors d’un shooting pour Lacoste, marque par laquelle il a toujours été fasciné, à l’occasion du lancement des sneakers Lacoste L003 Neo Shot.

Ça a toujours été important de travailler ton image en faisant ce type de shooting ? Tu avais l’air assez à l’aise, on a l’impression que tu as fait ça toute ta vie.
J’ai toujours gardé ça dans un coin de ma tête, j’essaye de faire attention. Y a rien de mieux que d’être à l’aise avec son image. L’aisance dans ce genre d’exercice, ça se travaille. Avec mon équipe on a enchaîné pas mal de shooting photos ces derniers temps. Forcément, au fur et à mesure, tu deviens plus à l’aise. C’est super important d’être à l’aise et de garder son calme : il y a une équipe de photographes, des gens qui te regardent… Donc il ne faut pas être trop impressionné et garder confiance en soit. Dieu merci je suis quelqu’un de confiant.

Depuis quelques mois, tu as changé de statut. Quel regard as-tu sur ton évolution ?
Je sens qu’il se passe un truc autour de moi en ce moment, mais je préfère ne pas y faire attention, malgré la tournée sold-out. Je préfère être un peu lowkey, être le mec qui ne capte même pas ce qui se passe. Pour mon bien, c’est mieux. J’ai quand même vu l’accueil positif sur +99xp. Là sur GOTY, je sens qu’il y a un truc encore différent, donc ça me fait plaisir.
Vous aviez planifié tout ce qui est en train de se passer autour de toi avec ton équipe ou vous gérez ça naturellement, au fur et à mesure ?
C’est naturel, mais on y a un peu mis de l’intelligence et du savoir-faire. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais il y a des petits passages obligatoires qu’on a su anticiper, mais d’un autre côté, il ne faut pas perdre de vue que la musique, c’est de l’art, c’est de la création. C’est de l’instinct, de l’instantané. J’aime bien balancer mes morceaux quand j’en ai envie, quand je sens que c’est le bon moment, et mon équipe m’accompagne. Je dirais qu’il y a 60 % d’instinct et le reste, c’est du travail, de l’intelligence. C’est de la réflexion.


On voit que tu mets aussi beaucoup de réflexion dans ton style… C’est quoi ton rapport à la mode ?
(Rire) T’es chaud. Je suis congolais, tout simplement. Mes parents sont dans la sape, donc ça joue de fou. Mon père a toujours aimé les vêtements. Quand il était petit, il aimait beaucoup les vêtements colorés. Quand on allait à l’école, il aimait bien nous habiller d’une certaine manière avec ma mère. Moi, je n’aimais pas trop ça, j’étais pas du tout dedans. Ce que je voulais à l’époque, c’était mettre du streetwear, des joggings et des sweats à capuches. Mais plus je grandis, plus je récupère l’héritage de ma famille congolaise, ce style qu’ils m’avaient donné quand j’étais gosse, mais en le refaisant à ma manière. Cherchez toujours à épater les gens qui vous regardent, c’est important.
Quelles sont les petites choses auxquelles tu prêtes une attention particulière, que ce soit dans tes clips, tes performances, ou dans tes choix de style ?
Je fais très attention à tout globalement. Les gens te suivent, mais pas uniquement pour ta musique. Ils sont matrixés par toi. Ils veulent tout savoir. Donc tout compte aujourd’hui dans la relation que tu as au public : de la cover, aux clips à TikTok. Tout a un sens. Même quand tu apparais chez les autres, il y a vraiment plein de trucs qui sont à prendre en compte. Par exemple, j’ai mis une veste Nocta la fois dernière, les gens ont serré sur le style de la pièce.

Lacoste est une marque qui a une identité forte. Qu’est-ce que cette collaboration représente pour toi, à la fois sur le plan artistique et personnel ?
Quand j’étais petit, Lacoste c’était inaccessible. Si t’avais du Lacoste, c’était une dinguerie. Je me rappelle encore de leurs petits polos avec l’écusson, c’était fou. À l’époque, j’étais un mec qui collectionnait beaucoup les couvre-chefs. J’allais sur le bon coin et je cherchais des mecs qui vendaient des bonnets et casquettes Lacoste et j’allais tout racheter à 20 euros pièce… J’étais vraiment un gros fan de la marque, du crocodile vert. Donc le fait qu’ils m’appellent pour un shooting… C’est vraiment une dinguerie.
Les gens autour de moi savent à quel point on a baigné dans du Lacoste. Je suis vraiment tombé fan des éléments de la collection avec lesquels j’ai posé. Ils ont fait du lourd. La L003 Shot, c’est le parfait juste milieu entre chaussure de ville et chaussure de sport. Je trouve ça vraiment classe, la paire est vraiment réussie. Donc je suis rempli de gratitude et c’est un honneur pour moi de pouvoir poser pour Lacoste.

Booska-P