Malgré la forte opposition du maire du village de Chapet, soutenu malgré lui par plusieurs partis de droite, le conseil départemental a dû mobiliser ses services pour répondre aux injonctions de l’Etat.
Alors que le conseil départemental du Val-d’Oise vient de renoncer ce mardi à l’installation de mineurs non accompagnés (MNA) à Baillet-en-France (Val-d’Oise), la mobilisation contre un projet similaire à Chapet (Yvelines) se poursuit. Selon nos informations, le conseil départemental a mobilisé l’ensemble de ses services pour répondre aux exigences d’accueil, d’urbanisme, environnementales… et d’être prêt dans les mois qui viennent s’il le faut. L’État demandant aux départements d’en assumer la charge.
Le mois dernier, le maire de cette commune de 1 400 habitants située près des Mureaux s’était insurgé contre l’éventualité de voir s’installer un centre d’accueil pour mineurs étrangers isolés sur un terrain appartenant au conseil départemental des Yvelines. Lequel avait voulu rassurer en expliquant vouloir s’inspirer de « SOS villages d’enfants », gérés par l’aide sociale à l’enfance, notamment à Plaisir. Des structures en dur « protégées et surveillées » avait rappelé Sandra Laventureux, de la direction de l’enfance, de la famille et de la santé des Yvelines.
En quelques jours, plusieurs partis à droite sur l’échiquier politique, ont apporté leur soutien au maire Benoît de Laurens (sans étiquette). Le Rassemblement national, l’Union des droites pour la République (les ciottistes) et Debout la France étaient notamment présents ce week-end à Chapet et dans les environs pour distribuer des tracts s’opposant au projet.
« Toute récupération politique me dégoûte »
Laurent Morin, le patron du RN 78, dit vouloir « informer la population des Yvelines de cette dizaine de projets de village d’accueil dont ils ne sont pas au courant, et l’alerter sur les dangers de la multiplication de ceux-ci ». « Si le projet devait avoir lieu, nous ne voudrions pas nous imposer sur les décisions locales ou nous substituer aux organisations locales », précise-t-il.
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Olivier Le Coq, délégué Reconquête des Yvelines a, pour sa part, lancé une pétition en ligne le 18 janvier ayant recueilli un peu plus de 2 200 signatures. Du côté des LR, c’est Julien Abbas, responsable des Jeunes Républicains des Yvelines, qui s’est exprimé dans la presse à ce sujet.
Des soutiens avec lesquels Benoît de Laurens prend ses distances. « Toute récupération politique de la mobilisation de Chapet contre le projet de village de mineurs isolés me dégoûte », a-t-il écrit sur le compte Facebook de la municipalité.