Un homme de 82 ans a trouvé la mort dimanche en milieu de journée dans le quartier des Quatre-Chemins à Aubervilliers dans des circonstances encore troubles. Le vieil homme aurait été bousculé par un individu qui n’a pas encore été interpellé. Il est décédé peu de temps après.
Dans le vibrionnant quartier des Quatre-Chemins entre Aubervilliers et Pantin (Seine-Saint-Denis), la mort d’un homme de 82 ans, indique le parquet de Bobigny, bousculé sur un trottoir, étonne tout le monde. Le vieil homme, un habitant d’Aubervilliers est décédé des suites de ses blessures dimanche vers midi.
De la grande brasserie « le Triomphe » côté Aubervilliers au bar tabac du trottoir d’en face, côté Pantin, personne n’a entendu parler de ce drame qui s’est pourtant noué dimanche en plein midi. À cette heure, tous les commerces sont ouverts sur ce grand carrefour qui ne dort jamais.
Deux jours après, ce mardi, en milieu d’après-midi, c’est l’effervescence habituelle, les grappes de dizaines de vendeurs de cigarettes de contrebande, les Marlboro Bled, alpaguent les passants en leur tendant un paquet à « 8 euros » l’unité. Mohamed, 34 ans, un Algérien sans papiers, comme la plupart des « sauvettes », occupe un bout de trottoir, le long de la brasserie, depuis deux ans.
Son « poste de travail » est situé à une dizaine de mètres du lieu du drame. Pourtant, il assure qu’il n’est au courant de rien. Son voisin, une jambe immobilisée par une attelle, non plus. Et pour cause : « Je suis sorti hier de prison », explique-t-il.
« Les pompiers, la police, on les entend toute la journée, on ne prête plus attention »
Les commerçants n’ont pas plus d’informations. « Nous sommes dans notre bulle. Les pompiers et la police, on les entend toute la journée. On ne prête plus attention », glisse sous couvert d’anonymat, ce commerçant accablé par la situation des Quatre-Chemins.
Ils savent vaguement qu’une bagarre au couteau a éclaté mais ne se souviennent plus si c’était samedi ou dimanche. Les agressions sont légion dans ce périmètre de la misère où l’on se bat pour un bout de bitume.
Pourtant, un homme s’est bien effondré, à la hauteur du 136, rue de la République, tout en haut de cette grande artère qui débouche sur le carrefour des Quatre-Chemins, côté Aubervilliers. Le commissariat local est chargé de l’enquête. Celle-ci a été ouverte pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner », précise le parquet de Bobigny.
L’auteur n’a pas encore été interpellé. Il est activement recherché. Mais les images de la vidéosurveillance de la Ville ont été saisies. Selon une source proche de l’enquête, « l’individu en cause est identifiable ». Selon ce même interlocuteur, il ne s’agirait pas d’un habitué des lieux, et donc pas d’un vendeur de cigarettes, mais d’un « homme qui n’avait pas toute sa tête ». « Il a été vu en train de se rouler par terre », précise la même source. Vraisemblablement, ce serait au cours de ses gesticulations qu’il aurait agressé la victime. Un scénario qui reste à confirmer.