« C’est une honte »: face à l’insalubrité de leur immeuble, des habitants de Grigny se mobilisent

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Des habitants de Grigny 2 qu’on suit depuis mars viennent de saisir une avocate spécialisée dans le droit immobilier pour alerter les pouvoirs publics sur l’insalubrité de leurs immeubles. Ils envisagent une procédure collective et se confient à RMC.

A Grigny 2, un des quartiers les plus pauvres de France, en Essonne, en banlieue parisienne, des habitants vivent dans des conditions déplorables, au milieu des rats, des cafards et des poubelles. Dans cette gigantesque copropriété privée qui compte 17.000 habitants, certaines barres d’immeubles sont tellement insalubres que l’Etat veut les démolir.

Sauf que cela pose deux problèmes. Tout d’abord l’Etat exproprie les copropriétaires à des prix dérisoires, entre 500 et 600 euros le m2, soit trois fois moins que le prix du marché. Mais en plus, comme ces immeubles sont voués à la démolition dans trois ans, quasi rien n’est fait pour les entretenir.Il y a des accumulations de poubelles, de rats, de cafards.

« J’ai eu des milliers d’histoires. J’ai été cambriolée, j’ai été agressée. Depuis deux ans, je me lave à l’eau froide. Pendant plusieurs années, il y avait de l’eau sur l’électricité », énumère Brigitte. « Il y a des accumulations de poubelles, de rats, de cafards. Il y a des portes coupe-feu qui ne sont jamais réparées depuis plus de dix ans. Ce n’est même plus de l’insalubrité, c’est une vraie honte qu’à 20 minutes de Paris, au pied du RER, on ait des immeubles dans cet état-là », continue Chantal Lebaupin, présidente d’une association de copropriétaires à Grigny 2.

« Inhumain et indigne »

Pour se faire entendre, l’association d’habitants « Ensemble pour la réussite de Grigny 2 » a saisi une avocate spécialisée dans le droit de l’immobilier. « L’état leur propose de leur racheter leur logement. On leur dit que de toute façon, ces immeubles seront détruits donc ils pourront vivre ailleurs. Mais qu’est ce qu’on fait pendant ces trois années? Personne ne voudrait vivre dans ces conditions. On ne peut pas les imposer à des gens, c’est inhumain et indigne », réagit maître Julie Audoux auprès de RMC.Pendant 2 ans, la fibre est à 20€/mois chez SFRSponsoriséSponsoriséSFR

Les habitants envisagent une procédure collective, contre les gestionnaires de Grigny 2, mais aussi contre les pouvoirs publics, responsables de l’aménagement du territoire et garants de la sécurité des habitants, même dans une copropriété privée.

Pour Mohammed, il faudra en arriver là si les choses ne changent pas rapidement: « Pour que justice soit faite il faut qu’on engage une procédure en justice. Les gens ils sont tellement fragiles, vulnérables et ils ont peur parce qu’ici on n’a pas des cadres supérieurs, on a des ouvriers, des femmes seules, des familles monoparentales … d’où l’importance de se mettre en collectif. » Pour l’instant, ils sont une trentaine comme lui à s’être décidés, et ils espèrent mobiliser le plus de copropriétaires possible.

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