
Ce mardi 25 mars, les élus du conseil départemental votent son budget 2025 dans un contexte de réductions drastiques des dotations de l’État. Le président de la collectivité assume « un choix difficile pour un budget à l’équilibre ».
Un plan social à marche forcée, sans dialogue avec les syndicats : c’est ce que dénonce l’intersyndicale CGT, Sud, FO et CFDT du conseil départemental de Haute-Garonne qui fait face, depuis décembre, à la suppression progressive de 500 postes d’agents annoncée début novembre, dans un contexte de rigueur budgétaire imposée par la baisse des dotations de l’État. Près de 213 fonctionnaires ont déjà été licenciés et le temps de travail réorganisé pour continuer à faire fonctionner la collectivité territoriale comptant 7 000 agents. Alors que les élus doivent voter ce mardi 25 mars le budget 2025, les syndicats appellent à la grève.
Ambiance tendue
Une ambiance tendue qui s’est illustrée une nouvelle fois le 20 mars avec la décision du tribunal administratif de Toulouse ordonnant le rétablissement immédiat des droits à communication électronique des syndicats. En effet, dans un courrier adressé aux représentants syndicaux, le directeur général des services de la collectivité avait récemment annoncé la « suspension à titre conservatoire de l’envoi de messages depuis les adresses mail mises à disposition des organisations syndicales ». Le conseil départemental de Haute-Garonne estimait que la diffusion de messages « anxiogènes » nuisait aux agents de la collectivité.
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« Nous avons saisi la justice car nous considérons que c’est une censure et elle nous a donné raison, souligne Raphaël Croset, représentant de la CGT. C’était un motif fallacieux pour museler les syndicats. Ce qui est anxiogène, ce sont les agents contractuels qui attendent de savoir si leur poste va être maintenu ou s’il est supprimé. Le choix de la collectivité est de faire 20 millions d’économie sur la masse salariale, une rupture avec les politiques menées précédemment par cette collectivité de gauche. »
L’intersyndicale assure que le temps de travail a été réorganisé avec une perte de 12 jours de RTT par an. Elle dénonce un plan gravé dans le marbre, sans avoir eu de rencontre avec le président du conseil départemental pour trouver des solutions moins brutales. « Nous ne sommes pas responsables des baisses de dotation de l’État, un choix pas entendable mais que la collectivité a validé, souligne Hugues Bernard, représentant CFDT. Nous ne sommes pas une variable d’ajustement, il y a une volonté de briser l’unité syndicale. »
« Rester à l’équilibre »
Sébastien Vincini, président socialiste du conseil départemental de Haute-Garonne, plaide, quant à lui, un budget sincère et équilibré dans un contexte financier très difficile, pour garder une politique de solidarité pour les habitants et une continuité des investissements pour soutenir les acteurs locaux. Il cite le maintien de la construction de logements sociaux pour faire face à l’arrivée chaque année de 17 000 nouveaux habitants. Ou encore le maintien de la dotation des pompiers, de la politique contre la vie chère en finançant les cantines des collègues et de la culture.
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« Un tiers des collectivités n’a pas pu voter son budget cette année donc nous avons fait des choix, que j’assume, pour rester à l’équilibre et assurer notre mission auprès des Haut-Garonnais, détaille-t-il. C’est un choix difficile, avec le parti pris de ne pas faire une année blanche sans accompagnement des associations, des communes ou des investissements. »
Sébastien Vincini assume la baisse de 26 % du budget communication, l’absence du Département au Salon de l’agriculture ou à la Foire Internationale de Toulouse, la baisse de 36 % des frais généraux et de 3 % de la masse salariale. « Elle n’avait cessé d’augmenter et il faut aujourd’hui adapter sa capacité et ses moyens pour continuer à répondre aux besoins des Haut-Garonnais, poursuit-il. Les départs à la retraite ou en mobilité ne sont pas remplacés et nous n’avons pas renouvelé les CDD. C’est un moment difficile pour un homme de gauche comme moi mais il n’y a pas de fermeture d’un service public. Ce changement peut être vécu difficilement mais nous sommes confrontés à la réalité et je garde la main tendue pour le dialogue social. » Le conseil départemental de Haute-Garonne votera un budget de 1,941 milliard d’euros, dont 259 millions pour les investissements.